Nouvelle gouvernance pour le Parc des Expositions et investissements en hausse
Conseil municipal. Dijon adopte le principe d’une société publique locale (SPL) pour l’exploitation du Parc des expositions et du Palais des congrès. Une décision nécessaire alors que la DSP accordée à Congrexpo s’achève le 15 avril prochain et que plusieurs millions d’euros de travaux sont à prévoir.
L’avenir du vénérable Parc des expositions et du palais des congrès dijonnais est un feuilleton dont on suit depuis plusieurs mois les épisodes au gré des conseils municipaux et récemment au tribunal administratif. En résumé, une délégation de service public (DSP) assumée depuis plus de vingt ans par une association (Congrexpo) pour la ville de Dijon propriétaire de l’équipement, DSP attribuée le 5 décembre 2022 à un nouveau tandem composé de la CCI Métropole de Bourgogne et de la société lyonnaise GL Events... une décision attaquée le 16 décembre devant le tribunal administratif par Congrexpo. Coup de théâtre : quinze jours plus tard, Dijon annonçait mettre fin à la procédure de passation. Le 3 janvier, le tribunal administratif prononçait un non-lieu, les conclusions déposées par Congrexpo étant dès lors devenues sans objet. Retour à la case départ...
Sauver la foire de Dijon
Lundi 30 janvier, la ville de Dijon a donc fait le choix de reprendre la main sur son équipement, en votant lors du conseil municipal (52 voix pour, trois contre, quatre abstentions) la création d’une société publique locale (SPL) dont Dijon et Dijon métropole seront actionnaires. Cette SPL aura pour objet « l’exploitation d’équipements culturels, de loisirs et de tourisme notamment d’affaires pour le compte exclusif de ses collectivités actionnaires ».
L’actuelle concession de service public avec Congrexpo est prolongée jusqu’au 15 avril 2023, la SPL prenant la suite avec un objectif, largement martelé par François Rebsamen : sauver la Foire de Dijon. L’exploitation se ferait ensuite « de manière globale et cohérente en relation avec Dijon métropole, l’Office du tourisme » et un futur Bureau des Congrès qui « sera créé ce semestre avec nos partenaires de l’Office du tourisme, et nos partenaires du monde économique local », a détaillé François Rebsamen lors du conseil municipal. La ville prendrait à sa charge l’enveloppe des travaux nécessaires pour la modernisation de l’équipement, qui s’élèverait entre 40 et 50 millions d’euros.
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Les salariés « seront repris dans des contrats de droit privés à des conditions identiques » a également précisé le maire de Dijon. Le projet de budget prévoit enfin des « études préalables aux importants travaux de rénovation du Parc des Expositions pour un montant ajustable de 500.000 euros. »
64 millions d’investissement
Côté budget primitif, les dépenses d’équipement prévues s’élèvent à 64 millions d’euros (contre 43,2 euros en 2022) sur un budget primitif global s’élevant lui à 269,5 millions d’euros. La transition écologique est au premier plan de ces investissements : poursuite du déploiement dans le quartier Fontaine d’Ouche, dans le cadre du projet H2020 Response, de panneaux solaires pour un montant prévisionnel de 4,5 millions d’euros HT, dans une optique d’autoconsommation collective ; soutien aux mobilités douces par l’installation de nouveaux arceaux à vélos pour près de 130.000 euros ; raccordement de nouveaux équipements municipaux au réseau de chaleur urbain (notamment Palais des sports et atelier Marbotte) ; plantation de mini-forêts urbaines et d’aménagements d’espaces verts supplémentaires.
Le patrimoine scolaire sera modernisé dans le cadre de la deuxième phase du plan de « Grande ambition éducative ». Ce plan d’un montant total de 75 millions d’euros vise à rénover les 76 écoles dijonnaises « afin de disposer d’un patrimoine scolaire exemplaire de 200.000 euros à l’horizon 2031. »
Le projet de budget 2023 intègre également plusieurs chantiers au service de l’attractivité, intégrant notamment la réhabilitation de l’hôtel Bouchu d’Esterno pour un montant de 6,2 millions d’euros afin d’y accueillir l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), actuellement accueillie à la Cité internationale de la gastronomie et du vin, fin 2024. François Rebsamen en a profité pour rappeler l’importance du maintien de la liaison TGV avec l’aéroport Roissy Charles-de-Gaulle et le nord de la France (lire aussi page 4) pour l’attractivité de la capitale des Ducs.
Dijon se félicite enfin de maintenir pour la septième année consécutive, « 0% d’augmentation des taux d’imposition » et la poursuite de désendettement de la ville « qui sera en 2023 à son plus bas niveau depuis 1993 », avec un encours de dette de 121,08 millions d’euros.