Paris Nanterre étudie de près les effets des oiseaux de proie sur les personnes vulnérables
Médiation. Depuis bientôt 15 ans, les oiseaux de proie de l’association Les Chouettes du cœur interviennent auprès des personnes fragilisées. De quoi susciter l’intérêt de l’Université Paris Nanterre qui vient de débuter un projet de recherche sur les bénéfices de la médiation animale.
Si de plus en plus d’animaux deviennent de véritables thérapeutes, à l’image des chiens ou encore des chevaux, les oiseaux de proie, comme les hiboux et les chouettes, se font plus rare dans les couloirs des établissements de santé. Pourtant, ces derniers pourraient bien avoir un réel impact sur les personnes fragilisées. C’est en tout cas ce que va chercher à démontrer l’Université Paris Nanterre en suivant pendant trois ans l’association bourguignonne, Les Chouettes du cœur.
Une étude pour passer de l’empirique au scientifique
« Nous avions envie que quelqu’un s’intéresse de plus près à notre action et étudie le fonctionnement de la Chouette thérapie, explique Catherine Josselin, co-fondatrice et secrétaire des Chouettes du cœur. Notre partenaire de longue date, AG2R La mondiale Bourgogne Franche-Comté, nous a permis de rencontrer un professeur de l’Institut Pasteur qui nous a lui-même présenté à un professeur de l’Université Paris Nanterre. Le professeur Gérard Leboucher a été très vite intéressé par nos actions et nous a proposé de mettre en place un projet de thèse ».
L’association a ainsi pu lancer un projet de recherche piloté par Lucia Romo du laboratoire Clinique, psychanalyse et développement (Clipsyd) et Nathalie Béguin du laboratoire éthologie, cognition et développement (LECD), de l’Université Paris Nanterre. « Depuis quelques mois et pendant trois ans, la psychologue clinicienne dijonnaise, Marion Burtey, nous suivra et assistera à nos ateliers, dans le cadre de sa thèse de doctorat en éthologie et psychologie. »
Une expertise unique en France
Plus qu’une reconnaissance pour l’association lauréate du trophée de la santé dans le catégorie relation patient-soignant en Côte-d’Or en 2018, cette étude devrait permettre de passer de l’empirique au scientifique pour valider la réelle action des oiseaux de proie, sur les personnes qui ont besoin d’être aidées.
« Depuis bientôt 15 ans, nous nous rendons plus de 120 jours par an auprès de personnes en difficulté sociale, en situation de handicap ou encore des personnes âgées et fragilisée pour leur faire découvrir nos oiseaux, dans le cadre d’ateliers de médiation. Et nous avons souvent l’impression d’apporter quelque chose à ces peronnes... Dernièrement, nous sommes allés à Saint-Philibert, deux semaines de suite vers un public atteint d’Alzheimer. Et ce qui a été très étonnant c’est que les patients, la deuxième fois que nous y sommes retournés, se sont souvenus de la semaine précédente », témoigne Hubert Josselin, fondateur des Chouettes du cœur.