Paul Mourier : « Se parler en confiance »
Territoire. Le nouveau préfet de la région BFC et du département de la Côte-d’Or a pris officiellement ses fonctions lundi 28 octobre.
À l’occasion de sa prise de fonction, le nouveau préfet de la Côte-d’Or et de la région BFC Paul Mourier, ancien préfet de la Lozère (2005-2007), du Cantal (2007-2010) et du Var (2010-2012), a répondu aux questions de la presse.
Comment avez-vous vécu votre prise de fonction ?
Il y a toujours un moment d’émotion quand on vous confie cette fonction de préfet. C’est mon 4e poste en territorial. Ce moment d’émotion est cette prise assez solennelle de fonction en déposant une gerbe au monument aux morts. Ce sont toujours des moments assez intenses parce que on n’est que le fruit de ceux qui se sont battus pour notre liberté. C’est un moment que je vis toujours avec beaucoup d’intensité.
Quel est votre état d’esprit en arrivant à Dijon ?
Je viens avec beaucoup d’énergie, mais avec humilité. Ce n’est pas parce qu’on a réussi ailleurs que l’on peut réussir à un autre endroit : le territoire français est tellement diversifié, il y a tellement de spécificités qu’il faut prendre un peu de temps pour comprendre.
Quelles seront vos priorités ?
Je n’oublie pas et les plus hautes autorités de l’État me l’ont rappelé très récemment que le préfet a pour responsabilité première la sécurité, que ce soit la sécurité civile, la sécurité publique et faire face à tous les risques naturels qui peuvent subvenir. Je n’oublie pas également une des actions de mon prédécesseur, mais surtout celle du ministre de l’Intérieur (dont l’ancien préfet de BFC Franck Robine est devenu le directeur de cabinet, Ndlr), qui a fixé comme orientation aux préfets le sujet de l’immigration irrégulière et de l’immigration régulière mais qui peut présenter un certain nombre de vrais sujets ; la question de la sécurité, du radicalisme. Et celle de l’action territoriale.
Votre prédécesseur vous a-t-il laissé quelques conseils ?
J’étais venu voir Franck Robine il y a quelques mois, je l’ai vu à Paris bien évidemment. Il m’a alerté sur un certain nombre de sujets. Les services du SGAR (secrétariat général aux affaires régionales, Ndlr), m’ont fait passer une pile très haute de dossiers pour bien comprendre du point de vue de l’État les actions prioritaires. Je reviens sur l’action du SGAR : c’est vraiment l’administration à côté du préfet qui est chargée de faire le lien à l’échelle régionale avec l’ensemble des élus et toutes les directions, régionales et départementales, des actions de l’État, pour amener de la cohérence dans l’action de l’État. Je vais prendre cette responsabilité avec un immense sérieux, parce que je pense que l’administration régionale doit être au service du territoire et des élus. On parle de simplification, de normes… Le préfet, et lui seul, peut décider de l’interprétation d’un certain nombre de textes législatifs et réglementaires aux circonstances spécifiques d’un territoire, les adapter au mieux à des circonstances locales.
Quelle est votre méthode de travail ?
Je vais écouter. Dans les jours qui viennent, j’aurais rencontré tous les parlementaires de la Côte-d’Or, bien évidemment rencontré le président du conseil départemental et j’ai rencontré en visio la présidente de la région BFC. Je vais poursuivre en rencontrant les élus de la Côte-d’Or et d’ici une dizaine de jours, je vais aller à la rencontre des préfets qui sont en poste dans les autres départements, et également les maires de la ville chef-lieu et ceux des villes importantes, le président des grandes collectivités… Je veux me forger la vision du territoire régional et des grands sujets. Je crois beaucoup à cette relation intime qui doit être franche, basée sur la confiance, entre l’État et ses représentants et en premier chef le préfet et l’ensemble des représentants des élus pour bien identifier quels seront mes axes prioritaires d’action. Je vais également rencontrer les professionnels : les chefs d’entreprises. Je crois énormément en l’action de l’État pour faciliter et accompagner les chefs d’entreprises, des très grandes entreprises aux TPE et artisans. J’ai besoin d’être irrigué et d’identifier également les sujets, écouter qu’elles peuvent être leurs demandes avant d’agir.
Le préfet de région est le coordinateur des services de l’État, je vais faire en sorte qu’il n’y ait pas une action dispersée, mais essayer de mettre tout le monde dans un même mouvement pour accompagner le territoire, les projets publics portés par les conseils départementaux, le conseil régional et les projets des entreprises. Voilà qu’elle est ma feuille de route pour les trois mois qui viennent. Ce temps me paraît essentiel.