Collectivités

Plus d’1,2 M € engagés pour revivifier le musée de Sens

Yonne. Modernisation des espaces, redéploiement des collections et intégration du numérique : la municipalité engage une transformation d’envergure pour faire rayonner son musée au niveau régional. Ces travaux entraînent une fermeture du lieu toute cette année 2025.

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Salle de la façade des thermes menant à la salle gallo-romaine. (Crédit : JDP.)

Le musée de Sens bénéficie d’une attention toute particulière depuis quelques années. En 2015, un récolement est le tout premier depuis l’ouverture en 1985. Réorganisées fin 2023, les réserves, qui contiennent 6.000 oeuvres, font désormais partie des 40% les mieux gérées du monde selon l’Iccrom (Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels, une organisation intergouvernementale). En 2024 enfin, la ville de Sens annonçait un chantier d’envergure de plus de 1,2 M€ : sécurisation des lieux, modernisation et modification du parcours de visite, une nouvelle scénographie plus attractive, ainsi que la rénovation de L’Orangerie.

Plus en détail, les salles des collections Marrey et du Jubé vont être entièrement réorganisées. Périodes actuellement absentes du parcours de visite, le Moyen Âge et la Renaissance assureront la transition entre l’époque gallo-romaine et le 18e siècle grâce à des pièces de qualité, pour le moment stockées dans les réserves. L’Orangerie pourrait devenir une galerie des sculptures. La salle dédiée aux expositions temporaires sera repensée. Le musée devrait également entrer dans l’ère du numérique avec la mise à disposition du public de nombreux outils pédagogiques.

Fréquentation en chute depuis 2012

Outre la mise en conformité des lieux, la municipalité s’est fixée pour objectif de raviver l’intérêt du public pour les collections. Le musée avait en effet perdu environ 32% de sa fréquentation durant la période Covid (de 2019 à 2022). Cependant, le nombre d’entrée déclinait déjà de manière significative depuis 2012, avec une baisse du nombre d’entrées d’environ 49%. Alors qu’il culminait à plus de 40.000 en 2011. Ce déclin semble en grande partie lié à l’absence de véritable renouvellement ou d’évolution de l’offre muséale depuis la création de l’établissement, et ce malgré la richesse du patrimoine présenté.

Une collection témoin de l’histoire locale

Niché dans l’ancien palais des archevêques, ce musée abrite en effet le deuxième Trésor de France et d’autres merveilles à sublimer : en réserves ou en salles trônent de nombreux objets du quotidien de l’âge de bronze, du néolithique, ou encore les incroyables thermes gallo-romaines (3e siècle après J-C.) conservés en lieu et place des fouilles réalisées en 1981, ou encore de précieuses oeuvres picturales et des sculptures telles que L’Âge d’Airain, une oeuvre en bronze de 1,82 mètres de Rodin. Mise à jour en 2009 sur un site de fouilles de Saint-Valérien, la statue de la déesse Epona est, quant à elle, en cours de restauration au sein de l’atelier de restauration grenoblois ARC-Nucléart. Et la mosaïque du 5e siècle dite « des cerfs » est en passe d’être valorisée grâces aux nouvelles technologies.

À travers ce vaste chantier, la ville de Sens affirme sa volonté de redonner souffle et visibilité à ses musées. Ce tournant pourrait bien marquer un nouveau départ après des années de stagnation. La ville mise sur une vision repensée, plus accessible et plus dynamique. Un pari audacieux qui, s’il trouve son public, replacera enfin ces lieux chargés d’histoire au coeur de la vie culturelle locale, et peut-être même au-delà.