Collectivités

Plus de cinq millions d’euros investis pour réinventer un musée iconique bisontin

Culture. Après plusieurs années de travaux, le musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon, situé sur le site de la Citadelle de Vauban dans le Doubs a rouvert ses portes début septembre.

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  • Photo d'un masque à gaz
    (Crédit : JDP)
  • Photo des documents historiques sur l'époque de la seconde guerre mondiale
    (Crédit : JDP)
  • Photo de documents expliquant le fonctionnement du régime nazi durant la seconde guerre mondiale
    (Crédit : JDP)
  • Photo de documents historiques sur l'époque de la seconde guerre mondiale
    (Crédit : JDP)

Fermé depuis le 6 janvier 2020 pour une rénovation totale et après avoir accueilli plus de deux millions de visiteurs en 50 ans d’ouverture, le musée de la Résistance et de la Déportation renouvelle son approche pour renforcer son rôle d’outil citoyen.

Photo d'affiche de propagande durant le régime de Vichy
(Crédit : JDP)

« Il est essentiel d’avoir aujourd’hui un musée comme celui-ci alors que la guerre est aux portes de l’Europe. Nous avons besoin d’une société qui sache la valeur de la paix et pour cela, il faut faire vivre la mémoire. Monter et réfléchir sur ce qui a conduit à de telle dérive pour que cela ne se reproduise plus », a déclaré Anne Vignot, président de Grand Besançon Métropole et maire de la ville, lors de l’inauguration de ce musée symbolique du patrimoine bisontin.

« Grâce à sa situation au cœur de la Citadelle, site classé Unesco qui abrite notamment un parc zoologique, le musée attire en ses murs un public parfois peu connaisseur mais curieux, précise Vincent Briand, le directeur du musée de la Résistance et de la Déportation. C’est une de ses spécificités en comparaison avec d’autres musées traitant de thématiques similaires et c’est pourquoi nous avons dû repenser toute la scénographie. Cette dernière qui n’avait pas changée depuis 35 ans n’était plus adaptée à son public. Jusqu’ici nous avions une unique exposition permanente développée sur deux étages : l’un pour la résistance et l’autre pour la déportation. »

« Beaucoup de visiteur ne faisait pas l’effort de monter au second. De plus, l’expérience était pour beaucoup vécu comme traumatisante. Aujourd’hui, avec la nouvelle génération, l’exposition à la violence est davantage questionnée. Nous avons ainsi cherché à être moins dans le choquant et plus dans le réflectif. De plus, la nouvelle exposition permanente ne sera présente que sur un niveau, le second étant consacré à une exposition temporaire renouvelé chaque année ».

L’art né de l’horreur

Avec la création d’un hall d’accueil s’ouvrant sur l’extérieur par de larges baies vitrées, le nouveau musée attire l’attention du visiteur sur l’histoire de la citadelle sous l’Occupation, lieu d’exécution de 100 condamnés à mort. Face au musée, la statue du Témoin avec l’inscription des noms des camps en mémoire de la déportation ainsi que le monument des fusillés ont également été mis en valeur par un réaménagement. Une présentation du fonds d’art en déportation complète le parcours permanent. Unique en France il est l’un des plus importants d’Europe.

Il regroupe environ 600 dessins, petites peintures et statuettes réalisées clandestinement dans les camps de concentration et prisons du Reich. Il n’était jusqu’alors pas visible du grand public. Deux salles lui seront dédiées donnant une place centrale à ces œuvres inestimables. Avec six salles dédiées aux expositions temporaires, ce sont autant d’objets et de documents sortis des réserves qui pourront être ainsi présentés au public.

Photo de l'extérieur du hall d'accueil du musée
(Crédit : JDP)

« L’occasion de construire des manifestations culturelles de qualité en travaillant avec d’autres établissements, à l’échelle nationale et internationale, affirme le directeur. La première exposition temporaire est consacrée aux donateurs et met en exergue le lien particulier qui les unit au musée ».

Cette transformation tant sur la forme que sur le fond de ce musée unique a nécessité un investissement de 5.422.000 euros dont 1.084.572 euros de la ville de Besançon (propriétaire du musée), 254.000 euros du Grand Besançon Métropole, 418.000 euros de département du Doubs, 837.000 euros de la Région BFC, 416.000 euros du Fonds national d’aménagement et développement du territoire, 924.144 euros du ministère de la Culture et 500.000 euros du Secrétariat d’État aux anciens combattants.