Prendre le virage de l’électrique pour rester dans la course
Mobilité. Mercredi 8 novembre, le Pôle Véhicule du Futur et la région BFC ont signé une convention visant à aider les entreprises de la filière automobile et mobilités dans leur transition vers l’électrique.
« La filière automobile et mobilités est confrontée à la pire crise de son histoire », affirme Thierry Tournier, président du Pôle Véhicule du futur, également directeur innovation d’Alstom. « Cette crise combine en un même mouvement d’innombrables problèmes, avec la véritable révolution que représente la transformation nécessaire pour répondre aux enjeux mondiaux que sont l’électrification massive, la décarbonation et les impacts environnementaux, déclinés par les décisions européennes dans le cadre du Green Deal. Si l’électrification des chaînes de traction est une tendance de fond, pour l’automobile en particulier, c’est une actualité prégnante et un virage extrêmement violent. Dès 2030, la France s’est engagée sur une décarbonation de -55 %, avant une neutralité carbone annoncée pour 2050. Pour l’industrie automobile, cela se traduit par “zéro émission de CO2” à l’usage en 2035. Il s’agit donc de faire deux fois plus en 12 ans que ce qu’on a fait en l’espace de 30 ans. Un défi considérable ».
Dans ce contexte de rupture technologique, le Pôle Véhicule du Futur, soutenu par la région Bourgogne Franche-Comté, a élaboré le programme Electrified BFC qui a fait l’objet d’une signature de convention le mercredi 8 novembre dans les locaux de Supmicrotech-Ensmm à Besançon lors du Tech Day Electrified BFC. « Démarré tout début 2023, il a pour ambition d’accompagner les entreprises vers les marchés liés à la chaîne de valeur des mobilités décarbonées : comprendre les enjeux de l’électromobilité, identifier les opportunités de diversification et mettre en place des plans d’action adaptés », précise Bruno Grandjean, directeur général du Pole Véhicule du futur.
« La filière automobile en Bourgogne Franche-Comté emploie 45.000 salariés hors intérim, soit 5,1 % de l’emploi salarié régional et près du tiers de l’emploi industriel », appuie Arnaud Marthey, conseiller régional en charge de l’intelligence économique, de l’innovation et du transfert de technologie. « Avec le dispositif Electrified BFC, la région apporte une aide de 100.000 euros, fléchée sur trois volets : une analyse des forces et faiblesses de la filière automobile en BFC, la mise en place d’une dizaine d’ateliers collectifs d’acculturation aux enjeux de l’électrique dans les entreprises et 112 jours dédiés à des plans d’actions individuels sur-mesure, pour dénicher, au cas par cas, les voies de diversification possibles, de réorientation des process afin de se positionner dans la chaîne de valeur des mobilités décarbonées ». Ce nouveau programme s’inscrit dans la force d’intervention mutations automobiles (FIMA) mise en place par la région et compte notamment le dispositif Décarb doté d’une enveloppe de 180.000 euros.