Près de 100 M€ pour relancer le fluvial en BFC
Développement. Mardi 5 novembre 2024, Paul Mourier, préfet de la Côte-d’Or et de la région BFC, Marie-Guite Dufay, présidente de la région et Cécile Avezard, directrice générale de Voies navigables de France ont signé l’accord de coopération pour le développement de la filière fluviale et la gestion de la ressource en eau associée au réseau navigable en BFC.
Avec 1.300 kilomètres de voies d’eau navigables (rivières et canaux), la Bourgogne Franche-Comté dispose d’un réseau riche en opportunités en matière notamment de gestion hydraulique, de transport et de tourisme, à même de générer 74 M€ de retombées économiques sur ce seul dernier volet. Un enjeu de territoire donc, qui vaut bien la signature d’un accord tripartite entre l’État, la région BFC et Voies navigables de France (VNF). Cette dernière a eu lieu à Vandenesse-en-Auxois (21), mardi 5 novembre. « Cette convention est essentielle pour notre commune et ses 300 habitants qui vivent au rythme du Canal de Bourgogne, affirme Michel Poillot, maire de Vandenesse-en-Auxois. L’emprise de VNF sur notre territoire est de 160 hectares, avec neuf écluses et maisons éclusiennes, c’est toute une histoire patrimoniale, économique et humaine qui se joue ici ».
Cet accord de coopération est né de la volonté de repositionner la voie navigable au cœur des territoires. « C’est l’aboutissement d’un véritable projet de territoire, dans une région qui n’a pas un seul département non concerné par des voies navigables, défend Cécile Avezard, directrice générale de VNF. Les 1.340 km de rivières, canalisées ou non, et de canaux artificiels présents en BFC offrent une multiplicité d’usages - tant autour des voies navigables que des ouvrages de gestion hydraulique et des infrastructures sur le domaine public fluvial - mobilisables par les territoires au profit de leur développement socio-économique. Cette dimension fluviale n’était plus vraiment au cœur des préoccupations des politiques d’infrastructures du pays. Mais ces dernières années, nous assistons à un véritable changement de braquet en matière d’investissement de la part de l’État, qui depuis 2020 fixe à VNF un contrat d’objectifs et de performance pour dix ans (actualisé tous les trois ans), s’accompagnant, au niveau national, d’une capacité d’investissement environ 300 M€ sur le réseau navigable, dont 25 % est affectée à la seule BFC ».
Une action en sept axes
« Cette signature qui nous réunit ce jour, a été initiée dès mars 2023. Elle est le fruit d’une volonté de repositionner la voie navigable au cœur des territoires. En effet, une voie navigable génère des externalités positives, sur le plan économique, écologique et social, pour les territoires sur l’ensemble de leurs périmètres comme pour les professionnels qui exploitent les canaux, fleuves et rivières, appuie Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC. Cet accord, nous l’avons voulu ainsi global et non axé, comme jusqu’alors, sur la seule dimension touristique. Avec l’ambition que soient traversés par cette convention tous les enjeux liés au fluvial, qu’ils soient environnementaux, en lien avec la gestion de l’eau et son partage, patrimoniaux ou économique... Le tout, inscrit dans un double contexte d’accélération des évènements climatiques et d’efforts budgétaires colossaux demandés par l’État pour redresser le pays. Je suis contente de constater que les moyens ont été pris pour que ce travail de concertation de longue haleine et son financement soient aujourd’hui sacralisés : j’y vois le choix de la voie de l’efficacité à un moment où l’argent est rare (la région investira à hauteur de 10 M€. Ndlr) ».
Ainsi convaincus que le fluvial est un atout pour le territoire, l’État, la région et VNF s’engagent à intensifier leur coopération autour de sept axes d’actions : la gestion de l’eau, la préservation de l’environnement, le transport fluvial, le tourisme, la transition énergétique, la préservation du patrimoine fluvial et la formation professionnelle autour des métiers en lien avec le fluvial (lire ci-dessous). « Cet accord tripartite, conclu jusqu’au 31 décembre 2028, intègre le Contrat de plan État-Région (CPER) 2023-2027, signé le 23 février 2022 et complété par un avenant “mobilité” 2023r2027 (signé le 19 juin 2024), première pierre de concrétisation de cette entente tripartite. En effet ce volet “mobilité” comporte une composante fluviale et portuaire ambitieuse, avec une enveloppe d’investissements à hauteur de 90 M€. De plus, les opérations portuaires et fluviales sur la Saône à grand gabarit sont portées dans le CPIER Rhône-Saône avec une enveloppe de 8 M€ supplémentaire pour la BFC. Ce qui porte l’effort de l’État à près de 100 M€ », précise Paul Mourier, préfet de la région Bourgogne Franche-Comté.
Le fluvial en BFC en chiffres
- 1.300 kilomètres de voies navigables, dont 1.050 km à petit gabarit (canaux de Bourgogne, du Nivernais, du Centre, du Rhône au Rhin, Seille, Petite Saône) avec une exploitation saisonnière pour la plaisance touristique et 250 km de rivières à grand gabarit (Yonne et Grande Saône) pour des activités de fret, de croisière et de plaisance touristique.
- 28 barrages réservoirs pour assurer l’alimentation en eau des canaux en Bourgogne-Franche-Comté.
- 67 barrages de navigation et 77 seuils fixes pour garantir les niveaux d’eau dans la rivière Yonne, Saône et Doubs (canal du Rhône au Rhin).
- 0,8 million de tonnes de fret fluvial sur l’Yonne et 1,5 million de tonnes sur la Saône.