Presse Évasion se fait la belle
Yonne. Après 10 ans de bons et loyaux services, le site d’informations journalistiques au contenu « 100 % numérique » créé par Thierry Bret tire sa référence, faute de candidat à la reprise. Ce dernier entend lever le pied.
Il a réussi le tour de force de créer ab initio l’un des rares pure player indépendants de Bourgogne Franche-Comté et à l’alimenter seul. Ou presque. Une décennie et 50.000 publications plus tard, le fondateur de Presse Évasion Thierry Bret fait valoir, en effet, ses droits à la retraite après une carrière menée tambour battant. « Mais, quarante années de presse écrite, radiophonique, institutionnelle, numérique et tant d’autres choses encore, vécues au détour de mes immersions successives au sein du Progrès de Lyon, du Journal de Saône-et-Loire, de l’Yonne Républicaine, de Centre France, de France Bleu Auxerre finissent par user le bonhomme, tant au niveau des cervicales que des lombaires ! Mais, pas intellectuellement, fort heureusement ! », écrit le directeur de publication dans son dernier billet. S’il a choisi de s’appliquer à lui-même une RSE - comprendre « Reconversion spirituelle et existentielle » —, il promet néanmoins d’être utile à travers Presse Conseils, son agence de consulting en communication institutionnelle, et ses divers engagements associatifs, notamment, pour faciliter l’entrée des jeunes sur le marché du travail.
Difficile transmission
Celui qui promettait de poser un « autre regard sur l’actualité » institutionnelle, politique et économique de l’Yonne, dans un style caractéristique - à la fois bienveillant et « flamboyant » - semble avoir réussi son pari. « Presse Évasion a compté jusqu’à 80 annonceurs et m’a permis décrocher, il y a cinq ans, les annonces légales dans le département de l’Yonne », précise-t-il. Petit bémol : ne pas avoir trouvé de repreneur pour un média numérique qui affiche, pourtant, une forte rentabilité. « Les raisons sont multiples, explique-t-il, comme la frilosité des banques dans un contexte économique peu favorable qui n’a pas aidé au financement de la reprise. Il y a aussi le fait de que Presse Évasion demande une charge de travail importante et un engagement quotidien ». L’intuitu personae lié à l’activité même de l’entreprise peut, par ailleurs, susciter des interrogations chez d’éventuels candidats à la reprise. Sauf repreneur de dernière minute toujours possible, Presse Évasion devrait définitivement disparaître des tablettes (numériques) dans les prochaines semaines.