Quand université et gendarmerie se nourrissent mutuellement
Territoire. Lundi 6 mai, l’université de Bourgogne, la région de gendarmerie et l’école de gendarmerie de Dijon signait un partenariat dans le but de promouvoir la formation, la recherche et l’insertion professionnelle.
En ce début mai ce n’est pas du muguet ni de la pervenche qu’il était question à la maison de l’université, sur le campus dijonnais, mais bien d’une signature de convention qui de prime abord peut sembler atypique : celle de l’université de Bourgogne (uB) et de la gendarmerie. Un partenariat qui découle de l’accord-cadre du 31 janvier 2019 signé entre la conférence des présidents d’université et la gendarmerie nationale qui vise à renforcer les liens de coopération entre les établissements publics d’enseignement supérieur et les unités de la gendarmerie.
« Cela part d’une volonté légitime de restituer à la collectivité ce qu’elle nous donne, évoque Vincent Thomas, président de l’uB en ouverture de son discours. Les liens avec la gendarmerie ne sont pas une chose nouvelle pour nous. Ainsi aujourd’hui nous sommes dans le renfort d’une coopération existante. Par cette nouvelle convention, on va plus loin, on renouvelle, on s’épaule réciproquement ». À Dijon, trois entités paraphaient le document : l’uB, la région de gendarmerie de Bourgogne Franche-Comté et l’école de gendarmerie de Dijon avec pour objectif de renforcer la coopération tripartite au niveau de la formation, de la recherche et de l’insertion professionnelle des étudiants. « L’uB propose 400 formations, nous nous avons 400 métiers au sein de la gendarmerie : j’y vois matière à se nourrir mutuellement », a déclaré le général Sylvain Laniel, commandant de la région de gendarmerie de BFC.
Sur le volet recherche, le trio s’engage à co-financer des contrats doctoraux ayant pour thématique l’un des axes prioritaires du Plan stratégique recherche et innovation de la gendarmerie, soit le numérique, le Big-Data, le Cyber, l’intelligence artificielle, la robotique, l’homme augmenté et l’identification humaine. Il sera aussi question d’accueillir des enseignants-chercheurs de l’université au sein d’unités de la gendarmerie dans le cadre de leurs recherches et « à l’inverse la gendarmerie pourra proposer des sujets d’étude et de thèse aux étudiants en lien avec nos besoins et préoccupations », précise le commandant Hubert Charvet de l’école de gendarmerie de Dijon établissement créé en 2016, « le plus grand et plus récent de France », qui assure à la fois la formation initiale des sous-officiers de la gendarmerie nationale et la formation continue au travers du Centre national de Formation à la sécurité publique qui lui est rattaché : « un centre pilote pour certaines formations d’expertise telles que le traitement des violences intrafamiliales ou la prévention des addictions ». Ceux-ci seront notamment versé au Centre de recherche de l’école des officiers de la gendarmerie nationale (CREOGN).
Étudiants en caserne et gendarmes dans les amphis
Par ailleurs, les meilleurs étudiants (niveau doctorat et master 2) de l’université seront encouragés à candidater aux prix annuels organisés par la gendarmerie. Les trois partenaires organiseront également des manifestations scientifiques communes, en s’appuyant sur le vivier de la communauté des enseignants-chercheurs de l’université et de la communauté des chercheurs de la gendarmerie, afin de conduire et partager la réflexion sur les politiques de sécurité publique.
Sur la promotion de l’insertion professionnelles, des stages et de l’apprentissage seront proposés par la gendarmerie au profit d’étudiants de l’université, leur offrant « une expérience pratique sans équivalent », selon Vincent Thomas. De même, « les étudiants intéressés par nos métiers pourront y “goûter” par le biais de facilités accordées par l’université pour réaliser des missions proposées aux réservistes de la gendarmerie nationale », précise le commandant Sylvain Laniel. Ils pourront également être accueillis sur une demi-journée ou une journée, afin qu’ils découvrent le métier d’officier dans l’une des unités de la gendarmerie. Par effet miroir, les personnels de la gendarmerie pourront être reçus au sein de formations dispensées par l’université, ce qui leur permettra d’acquérir des qualifications, ainsi que des compétences rares auxquelles le référentiel de formation de la gendarmerie ne répond pas. Enfin, des sous-officiers pourront se porter volontaire pour donner des cours à l’université.