Redonner du prestige à l’apprentissage
Formation. Pour redonner goût à l’apprentissage, le conseil départemental de Saône-et-Loire sillonne les routes en bus à la rencontre des collèges du département.
Informer sur l’alternance et redonner le goût à l’apprentissage, voilà l’objectif que se sont fixés le Conseil départemental de Saône-et-Loire et la Chambre des métiers et de l’artisanat en déployant sur les 33 collèges du département le bus de l’apprentissage qui prendra le départ le 11 janvier (jusqu’au 4 février) pour une piqure de rappel qui peine à convaincre : non, l’apprentissage n’est ni une voie de garage, ni un second choix, mais une véritable formation diplomante d’avenir. Et si les faits peinent à s’inscrire dans les mentalités, les chiffres sont pourtant là : contrairement aux idées reçues, 60% des apprentis français sont engagés dans une formation donnant accès à un niveau minimum Bac+2, loin donc du sous-diplôme. Mais ce n’est pas un combat nouveau.
Un enjeu politique
Avec 300.000 apprentis en moyenne par an jusqu’en 2019, la France reste à la traîne derrière le modèle du genre : l’Allemagne. Avec 1,3 million d’alternants, notre voisin Outre-Rhin est parvenu à faire de l’apprentissage une filière de formation comme les autres. Et les enjeux sont presque d’utilité publique. Avec la crise de la Covid, la désindustrialisation de la France, la souveraineté industrielle et le savoir-faire sont redevenus l’une des préoccupation des Français et des gouvernements. Si pour Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, il y a « quelque chose de magique » devant susciter la « fierté des ouvriers et des ouvrières » dans le travail à l’usine, la ministre fait aussi un rapprochement entre désindustrialisation et abstention et le sujet pourrait être au coeur des élections présidentielles : l’enjeu est donc politique.
Et si les a priori ont la dent dure, l’assouplissement de l’utilisation des fonds régionaux pour l’investissement dans les Centres de formation d’apprentis (CFA), une décision que les élus régionaux attendaient, la loi sur l’ouverture à l’apprentissage de 2018 ou encore le plan « un jeune, une solution » lancé de juillet 2020 à mars 2021 pour aider les jeunes dans la crise ont permis d’obtenir des résultats : en 2020, 500.000 contrats d’apprentissage ont été signés, soit une hausse de 40%. Les jeunes collégiens de Saône-et-Loire auront donc trois semaines pour s’informer et se laisser séduire par l’alternance. Une alternance que le conseil départemental ne fait pas que vendre : chaque année, une quinzaine de postes sont ouverts au sein des services départementaux, histoire de montrer l’exemple.