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Saint-Vallier : Requalifier les friches industrielles ? Oui mais…

Aménagement. À Saint-Vallier, l’ancien site de production de Konecranes devient Valerius et s’expose comme un modèle de requalification de friche industrielle qui a demandé un montage propre au territoire.

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Photo du sous-préfet d'Autun, du président de la SEMCIB et de la maire de Montceau-les-Mines
Le sous-préfet d’Autun, le président de la SEMCIB et la maire de Montceau-les-Mines ont visité l’ancien site Konecranes devenu Valerius. (Crédit : JDP)

Mardi 6 juin, Jean-Baptiste Constant, sous-préfet d’Autun, Jean-Claude Lagrange, vice-président régional en charge du développement économique et président de la Semcib (Société d’économie mixte pour la coopération industrielle en Bourgogne) et Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines étaient en tête du cortège pour la visite de l’ancien site de production Konecranes.

Fermé en 2021, il est désormais occupé pour 75% de sa surface par l’entreprise Metalliance, (propriété depuis 2020 de Gaussin Manugistique) spécialisée dans la fabrication de véhicules industriels électriques.

C’est Patrick Dubreuil, directeur technique de Metalliance qui a fait visiter les immenses ateliers installés au sein des 28.000 mètres carrés de cette ancienne friche industrielle. Une visite symbolique qui illustre selon Jean-Claude Lagrange : « Un exemple de requalification d’une friche industrielle qui s’étend sur 14 hectares ».

Car, désormais renommé Valerius, le site est un modèle du genre. Créé en 1967 à l’ouverture du leader de la fabrication de grues PPM (Poclain Potain Matériels), le site, qui a employé jusqu’à 700 salariés, est vidé au départ de Konecranes en mars 2021 laissant sur place un matériel industriel de haute-qualité : grande cabine de peinture, outils de levage, magasins d’usine.

Les élus locaux, en particulier la Communauté urbaine Creusot Montceau (CuCM), refusant de laisser ce site industriel clé du territoire à l’abandon fait alors appel à la Semcib. En moins de deux ans, les études de faisabilité sont faites, l’acquisition du site est engagée ainsi que la dépollution complète laissée à la charge de l’ex-occupant.

En moins d’un an, trois-quarts de l’espace est réinvesti… Le tout grâce à un montage juridique et financier spécifiquement conçu pour l’occasion.

Un modèle de réindustrialisation

Si, derrière ce projet Jean-Baptiste Constant voit un « modèle des capacités de réindustrialisation de la France », Jean-Claude Lagrange juge l’ambition de l’État « idéaliste » et tempère : « Aujourd’hui l’État parle de transformation des friches industrielles mais il faut avoir la capacité de la faire. Entre la Semcib, l’établissement public foncier (EPF) Doubs Bourgogne-Franche-Comté (sollicité en juillet 2021 pour l’acquisition du site afin de permettre à la Semcib de mener à bien cette opération tout en limitant les coûts élevés liés à la propriété immobilière et foncière, Ndlr) et la volonté des élus de la CuCM, nous avons eu la chance d’avoir les outils adaptés au projet ».

Quant à Valerius, sa destination est industrielle : « Le découpage du site en plusieurs petites parcelles ou l’introduction de projets "non-industriels" tels que des entrepôts logistiques n’étaient pas considérés comme prioritaires. Un choix audacieux qui peut rendre plus difficile l’objectif d’une réindustrialisation rapide du site ! ».

Recrutements en vue

Le coût de cette opération, qui s’est déroulée en plusieurs étapes, est estimé entre 8 et 14 millions d’euros, comprenant l’acquisition du site et les travaux de remise à niveau. Le portage par l’EPF, d’une durée de quatre ans, constitue une solution transitoire.

Dans un premier temps, il a permis à la SEMCIB de doubler son capital social, passant ainsi de 4 à 8 millions d’euros. Grâce à ce réinvestissement, Jean-Claude Lagrange note que : « Le nombre d’emplois créés sur le site sera au moins équivalent , voire plus important, que le nombre d’emploi perdus par le départ de Konecranes ». À ce jour, Métalliance emploie 175 personnes et devrait créer une centaine de postes à l’horizon 2024.