Riverains et pesticides : la viticulture française réaffirme ses engagements
Côte-d’Or. Après les résultats de l’étude PrestiRiv qui souligne l’exposition aux pesticides des riverains de vignobles, la filière met en avant ses engagement dans la réduction engagée depuis plus de 10 ans.

L’étude PestiRiv menée par Santé publique France et l’Anses (l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), inédite par l’ampleur et la diversité des échantillons collectés (air ambiant et intérieur, poussières, urines, cheveux, aliments autoproduits) et par son maillage territorial (265 sites dans six régions viticoles), a permis de comparer l’exposition des personnes vivant près des vignes et de celles vivant loin de toute culture sur une durée de quatre ans.
Menée auprès de 1.946 adultes et 742 enfants, l’étude a conclu que les riverains proches des vignes présentent un risque d’exposition plus élevé, notamment pendant les périodes de traitement. Une étude qui préconise donc l’importance de réduire leur recours conformément aux recommandations de Santé publique France et de l’Anses et à la stratégie nationale Ecophyto 2030.
20% de surface en bio
Cette étude, la filière viticole, loin de la dénoncer, s’en empare : « Nous attendions avec intérêt ces résultats. Nous vivons au cœur de nos vignes avec nos familles, nos salariés, nos voisins et amis. Le sujet de l’utilisation des pesticides s’inscrit dans un débat de société qui nous concerne tous : pouvoirs publics, chercheurs, viticulteurs, parties prenantes et citoyens », a souligné Bernard Farges, président du comité national des interprofessions des vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV) dans un communiqué. Mais il tient aussi à préciser que : « La viticulture française est le secteur agricole le plus avancé en matière de transition écologique ».
Pour preuve les chiffres avancés par le CNIV : la France s’impose parmi les tout premiers vignobles bio au monde avec plus de 20 % des surfaces désormais conduites en agriculture biologique et 88% des surfaces viticoles engagées dans une certification environnementale. Entre 2013 et 2024, on enregistre une hausse de 56% de l’utilisation de produits de biocontrôle dans les vignes qui remplacent les produits de synthèse, en baisse de 38%.
En Bourgogne, Thiébault Huber, président de la confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB), également viticulteur à Meursault, confirme qu’il s’agit là d’un engagement collectif : « Lorsque nous pouvons éviter ces produits, nous le faisons. Nous pouvons aller encore plus loin mais nous ne réussirons pas seuls ! Les firmes qui fabriquent les pesticides doivent faire évoluer leurs produits avec des solutions alternatives. Nous ne devons pas nous retrouver en situation d’impasse technique, l’avenir de la viticulture française en dépend. L’État a aussi un rôle à jouer en améliorant dès à présent les procédures d’homologation de substances, en particulier celles de biocontrôle ».