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Sens serre sa ceinture et accélère la marche verte

Yonne. Les projets se succèdent pour végétaliser la ville. Entre nouvelles liaisons douces, forêt urbaine et potagers partagés, la nature s’invite dans le quotidien des habitants.

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Avec l’arrivée des nouvelles parcelles, la surface totale cultivable aux Boutours atteint désormais plus de 5.000 m². (Crédit : ville de Sens.)

Née de la reconversion progressive d’une ancienne voie ferrée reliant Sens à Troyes, la Ceinture verte s’impose, au fil des années, comme une véritable colonne vertébrale paysagère. Sur plus de 8 km aujourd’hui – et bientôt 11 – elle relie parcs, bords de l’Yonne et quartiers résidentiels, créant un maillage apaisé où l’on circule à pied, à vélo ou à trottinette. Pensée comme un « périphérique doux » : « La Ceinture verte n’est pas juste un aménagement, c’est un projet structurant qui reconnecte nos quartiers, favorise les mobilités douces et crée un véritable corridor écologique », souligne Paul-Antoine de Carville, maire de Sens. Ce projet, qui a vu le jour il y a une vingtaine d’années, se poursuit pas à pas. En 2024, un nouveau tronçon a été ouvert entre les Charmilles et la rue René Binet, avec une passerelle en bois au-dessus du ru de Mondereau. La Ceinture verte s’enrichira encore dans les années à venir, avec notamment des liaisons vers le parc du Moulin à Tan au sud et la Ballastière au nord.

En mai, deux inaugurations symboliques ont marqué cette ambition écologique : le jardin Corneille, au coeur du quartier des Champs-Plaisants, et l’agrandissement des jardins familiaux des Boutours. Le jardin Corneille, d’une superficie de 11.000 m², conçu pour répondre aux besoins des habitants, associe cheminements, espaces sportifs, une ferme urbaine partagée gérée par l’association Le Ginkgo, et une micro-forêt pédagogique plantée selon la méthode Miyawaki. « Cette micro-forêt, c’est bien plus qu’un simple espace vert. C’est un geste fort pour la biodiversité et pour l’éducation, qui a mobilisé 500 enfants en janvier 2023 pour planter 1.800 arbres, rappelle le maire. C’est notre façon de conjuguer biodiversité, participation et cadre de vie. »

En attendant le retrait des bâtiments modulaires et l’ouverture à l’automne 2025 de La Ruche – nouvel équipement regroupant crèche, bibliothèque et centre social –, le jardin Corneille est déjà largement investi par les habitants pour leurs trajets, leurs loisirs et leurs activités sportives. Ce projet a mobilisé un budget global de 360.000 €, dont près de la moitié financée dans le cadre du programme ANRU (Agence nationale de la rénovation urbaine) et Habellis, entreprise sociale pour l’habitat (ESH).

Un écrin vert en pleine expansion

De l’autre côté de la ville, les jardins familiaux des Boutours poursuivent leur extension. En mai, seize nouvelles parcelles ont été créées, portant le total à 56. Ces potagers sont loués à l’année à des Sénonais. « Ce n’est pas simplement un jardin, c’est un lieu d’échange et de partage, essentiel dans notre vision d’une ville inclusive », ajoute le maire.

Le budget alloué à cet agrandissement est d’environ 50.000 €, financé par la ville. Un règlement strict à donc été mis en place pour s’assurer du bon comportement des locataires. En cas de non-respect de ces règles, des sanctions peuvent être appliquées, allant d’un avertissement à la résiliation du contrat de location de la parcelle. La commission d’attribution veille à l’application de ces dispositions pour garantir un usage équitable et durable des jardins familiaux.