Collectivités

Talant sous le signe des travaux

Côte-d’Or. La municipalité de Talant va engager 5,053 M€ d’investissements l’année prochaine, notamment sur deux projets d’envergure : le réaménagement de l’Espace Mennetrier en un Pôle de l’enfance avec une école inclusive, ainsi que « Cap ouest », qui repense l’actuel centre commercial du Point du jour, au centre d’un vaste plan de restructuration urbaine de 6 ha.

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Plan de Chambaud Architectes pour le projet Cap Ouest.
Le projet Cap Ouest. Les commerces existants (Super U, pharmacie, sation-service) seront conservés, de nouvelles cellules plus vastes proposées. Le projet comprend aussi l’intégration de La Poste, du Relais (CCAS) et de la police municipale. Le parking agrandi, sera végétalisé, et pourrait éventuellement accueillir des ombrières. Enfin, deux petits collectifs (2 x 45 logements) vont être créés. 3.375 personnes ont été touchées par la consultation publique organisée par la ville. (Crédit : Chambaud Architectes)

Un peu plus de 5 M€, c’est le montant des investissements que va opérer la ville de Talant en 2025, pour mettre notamment en œuvre deux importants chantiers de rénovation urbaine : le futur Pôle enfance en lieu de l’Espace Mennetrier (voir encadré) et « Cap Ouest », ambitieux plan de réaménagement autour du Centre commercial du Point du Jour, quartier du Belvédère.

« On se retrouve en 2021 avec des conditions de sécurité incendie qui n’étaient plus remplies, rappelle le maire Fabian Ruinet. La menace était très claire : si les investissements nécessaires ne se faisaient pas, il fermait. Or nous sommes devant une copropriété de droit privé, avec une trentaine d’îlots, dont une vingtaine sont d’ailleurs fermés aujourd’hui. La difficulté de la commune pour intervenir était de disposer d’un outil juridique et d’une démarche ». Pas question en effet de laisser dépérir ce centre commercial où le Super U et la pharmacie notamment sont très fréquentés.

La ville de Talant a fait le choix de se rapprocher de la Splaad, l’aménageur public de la métropole dijonnaise, et lui a concédé l’aménagement pour pouvoir intervenir sur le plan juridique. « En parallèle, pour avoir la maîtrise foncière, la commune a commencé à acheter des cellules, jusqu’à 12, transférées à la Splaad pour un projet global d’aménagement », poursuit Fabian Ruinet.

Aménagement global

À ce point du projet, Talant vise un aménagement global, sur 6 ha, « pour l’ensemble de la ville et pas uniquement le Belvédère, précise le maire ; un projet adapté à la typologie des commerces d’aujourd’hui car les petits commerces sont en difficulté, pour avoir des surfaces plus grandes et attirer d’autres investisseurs ; redonner un nouveau sens en matière de flux ; et repenser la résidentialisation des logements : le Belvédère est aujourd’hui composé en grande majorité de locataires. L’objectif est de profiter du réaménagement pour déployer un itinéraire d’accession à la propriété. Or la plupart des aides se font surtout sur le neuf ».

Le projet est à ce jour au stade d’écriture. En juillet de l’année dernière, un groupement composé de Chambaud Architectes urbanistes, Mayot Toussaint paysagistes, AID Observatoire (spécialiste de l’accompagnement des commerces et des flux) et Artelia (ingénierie) est choisi pour plancher sur le futur Cap Ouest. En décembre, le principe d’une ZAC (zone d’aménagement concerté) est voté. S’ensuit une consultation publique de six mois pour expliquer le projet aux habitants qui comprendra (voir plan ci-dessus), des espaces de commerces, deux collectifs d’habitation, le réaménagement du square Allende, la réintégration de La Poste au sein des bâtiments, les espaces verts, la bibliothèque… Le Super U, la station-service ainsi que la pharmacie vont demeurer et les flux devraient logiquement être revus.

Entre 8 et 10 M€ bruts

Le coût du projet est évalué « entre 8 et 10 M€, comprenant le rachat des cellules dont il faudra regarder les recettes de la vente », affirme Fabian Ruinet. Une avance est versée à la Splaad chaque année : 1 M€ a déjà été versé, et « on est partis sur une phase de décaissement de 500.000 €, sachant que la phase d’investissement de la ville est d’environ 3 M€ par an », le tout en valeur brute.

Malgré le contexte de resserrement budgétaire, Fabian Ruinet entend montrer sa détermination à poursuivre l’investissement communal en mettant en avant la typologie de Talant : « une ville comme Talant dépend peu des dotations d’État. À la différence de bien d’autres communes, nous sommes une vraie commune de répartition sur le plan fiscal. 70% de nos recettes, environ 10 M€, proviennent de la taxe foncière et la DGF (dotation globale de fonctionnement, Ndlr), c’est 2,5 M€ ». Le maire (LR) de Talant salue par ailleurs l’engagement du conseil départemental de la Côte-d’Or, au travers du « Plan Marshall pour les communes » n’a pas failli ; des discussions sont d’ailleurs en cours avec le conseil départemental quant à un soutien financier dans le contexte du Relais (CCAS), au Belvédère, qui relève précisément des compétences sociales de la collectivité locale.