Thomas Vincent : « une rentrée sous de bons auspices »
Bourgogne. Vendredi 5 septembre, l’Université Bourgogne Europe (UBE) présentait son bilan et ses projets pour l’année universitaire à l’occasion d’une traditionnelle conférence de presse de rentrée.

L’Université Bourgogne Europe (UBE) a présenté ses perspectives et son bilan d’activité pour cette rentrée universitaire 2025-2026, la première sous son nouveau statut d’Établissement public expérimental (EPE), effectif depuis le 1er janvier dernier. « Malgré ses plus de 300 ans d’existence, l’UBE, désormais sous sa nouvelle forme, affiche une jeunesse institutionnelle et une ambition renouvelée. La rentrée se déroule sous de bons auspices avec des indicateurs plutôt favorables », a déclaré Vincent Thomas, président de l’UBE en préambule de cette conférence de presse.
Politique de recrutement ambitieuse et budget en hausse
Pour guider son développement, l’UBE s’appuie sur un nouveau Comité d’orientation stratégique, « élément clé de la mise en oeuvre de l’EPE ». Composé de cinq personnalités académiques et socio-économiques de dimension internationale, ce comité a pour mission d’observer et d’émettre des avis sur les actions de l’établissement. Sur le plan des ressources humaines, l’UBE privilégie « la stabilisation et le dialogue social, défend le président. Malgré les charges nationales non compensées par l’État, comme le glissement vieillesse technicité, l’université maintient une politique ambitieuse avec 50 postes d’enseignants-chercheurs et 27 postes pour les personnels administratifs, techniques et sociaux mis au concours chaque année. De plus, 22 personnels contractuels ont été titularisés en CDI cette année ».
Le budget total de l’établissement pour cette année s’élève à 328 M€, en hausse par rapport aux 315 M€ de l’an passé. Les dépenses de personnel représentent la part la plus importante avec 241 M€. Celles de fonctionnement sont de 54 M€ et l’investissement est de 33 M€. Avec des recettes totales de 298 M€, l’UBE enregistre ainsi un déficit budgétaire de 30,6 M€. « L’UBE se conforme aux critères financiers du nouveau décret, affichant 41 jours de trésorerie (pour 30 requis) et 46 jours de fonds de roulement (pour 15 requis) », précise Vincent Thomas.
IA et rayonnement scientifique
Cependant, un point d’attention majeur concerne la charge de personnel, qui atteint 83,38 % du budget, dépassant le seuil d’alerte fixé par l’État de 83 %. « Cette situation est à attribuer aux nouvelles charges décidées par l’État, non compensées, et au financement futur de la mutuelle du personnel estimé à 3,6 M€ par an à partir de 2026, sans garantie de compensation. Une gestion rigoureuse demeure donc essentielle », argue Vincent Thomas.
Côté formations, la période 2025-2026 est marquée par l’ambitieux projet Academ’IA, pour lequel l’UBE a été lauréate d’un appel à manifestation d’intérêt. Ce projet vise à sensibiliser, acculturer et renforcer les formations des étudiants de licence à l’intelligence artificielle (IA). Des conférences en L1, des modules en L2 et des programmes renforcés en L3, intégrant l’IA aux mathématiques, à la protection des données ou à l’impact sur le monde du travail, sont mis en place. Un nouveau magistère en mathématiques sur trois ans intègre également cette dimension IA. Les « Graduated Programs » continuent de favoriser l’interdisciplinarité et l’ouverture internationale. Aux 14 programmes existants s’ajoutent six nouveaux items, comme l’Optimisation de la performance et du potentiel Humain ou encore un parcours intitulé « D’ingénieur à chercheur », conçu pour motiver les ingénieurs à poursuivre une formation doctorale, répondant ainsi à un besoin régional accru de docteurs-ingénieurs.
« Le rayonnement scientifique de l’UBE est manifeste », affirme Vincent Thomas, prenant pour preuve le dernier classement de Shanghai qui voit l’université « gagner deux tranches de 100 places au niveau mondial, passant de la 800-900e à la 600-700e place et de la 22e à la 20e place nationale ». Le déploiement d’une signature scientifique commune UBE avec ses partenaires devrait accroître le potentiel de publication de 32 %, avec des effets attendus sur les futurs classements. « La création en juillet du nouveau laboratoire commun Spark avec Safran et Sintermat pour explorer la thématique du développement de matériaux innovants illustre également la reconnaissance du haut niveau d’excellence de notre université. Il n’existe en effet que trois laboratoires Safran en France, dont celui-ci ». À l’international, l’établissement renforce sa visibilité en accueillant, début novembre, la 2e édition du « Researcher Grand Prix Forzem ». Une délégation se rendra également à Kumamoto (Japon) fin octobre dans le cadre du jumelage avec Dijon Métropole, visant à nouer « des majeures collaborations scientifiques dans l’agroalimentaire, l’agriculture et l’environnement ».