Collectivités

Tourisme : bon bilan pour Saint-Sauveur-en-Puisaye

Tourisme. Le village natal de l’écrivaine Colette attire de nombreux visiteurs. Même si l’aura et la popularité de ce monument littéraire ne parviennent pas totalement à concurrencer le « géant » Guédelon, le bilan touristique 2024 est plutôt positif.

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  • Photo du musée Colette
    Situé dans l’ancien château de Victor Gandrille, le musée Colette permet une découverte sensorielle de la vie et de l’oeuvre de l’écrivaine poyaudine. (Crédit : BidojMusée_Colette)
  • Photo de la Maison de Colette
    La Maison de Colette se visite « comme comme on tourne les pages d’un livre » depuis 2016. Cette saison elle a encore accueilli des centaines de visiteurs. (Crédit : JDP)

Proche de Paris, la Puisaye-Forterre a attiré de nombreux visiteurs cette saison encore. Yonne Tourisme a comptabilisé 1.010.000 nuitées (en hébergement marchand et non marchand) entre janvier et août 2024, soit 14% des nuitées de l’Yonne. Sur la saison estivale les chiffres sont bons : 440.000 nuitées pour juillet et août ont été annoncées.

Côté excursions, 1.996.000 personnes sont venues, ce qui représente 53% de Français (hors Yonne), 10% d’étrangers et 37% d’Icaunais. Si l’extraordinaire château fort de Guédelon, à Treigny (89) bat tous les records de fréquentation avec ses 300.000 visiteurs par an, le village de Saint-Sauveur-en-Puisaye, à quelques encablures, affiche une fréquentation plus qu’honorable. « Si l’on exclut Guédelon, Saint-Sauveur est la destination la plus prisée. Cela se confirme encore cette saison », affirme l’Office de Tourisme de Saint-Fargeau.

Colette bankable !

Au-delà d’être considéré comme le neuvième village préféré des Français, le pays natal de Colette attire un public croissant, curieux de la découvrir in situ. « La collaboration mise en place entre le Musée Colette et la Maison de Colette depuis 2016, a tout de suite été bénéfique pour la fréquentation de nos sites mais aussi pour celle du village », annonce Samia Bordji, directrice du musée. Frédéric Maget, directeur de la Maison de Colette approuve : « Notre ouverture a conduit à une relance économique du village. Cinq restaurants, quatre chambres d’hôtes, six nouvelles boutiques et de nombreuses acquisitions immobilières ont vu le jour. Preuves que la culture et le patrimoine sont des leviers importants dans le développement économique. »

Si les chiffres de 2024 traduisent une saison correcte, rien à voir avec ceux de 2023. « Pour le 150e anniversaire de la naissance de l’écrivaine, nous avions accueilli des flots de visiteurs. C’est l’une des meilleures saisons que nous ayons eue depuis l’ouverture du musée en 1995. Nous avons enregistré 3.496 entrées contre 2.831 cette année pour la même période de juillet-août » , précise Sami Bordji. « Malgré la commémoration des 70 ans, le musée a été moins visité. Faute aux aléas de la météo principalement. Cependant, les chiffres de 2024 sont supérieurs à ceux que nous réalisions avant la Covid, en 2019. Le bilan est donc très positif. »

Pour Frédéric Maget, 2023 avait aussi marqué « un surcroît d’intérêt médiatique et d’attractivité touristique avec 22.000 visiteurs. Ceci étant dû aux commémorations et à la présence de Colette au programme du baccalauréat. » Il poursuit : « 2024 marque un fléchissement de la fréquentation, notamment en juin et juillet avec une baisse de 15% et un panier moyen en boutique en baisse de 20%. L’inflation est bien là. Le 70e anniversaire de la mort de Colette n’aura pas eu d’effets faute d’événements d’ampleur régionale ou nationale », regrette-t-il. Quoi qu’il en soit, l’auteure des Claudine n’est pas une icône poussiéreuse. Elle touche et sensibilise les 25/40 ans. Et eux aussi se sont précipités dans le pittoresque village poyaudin. Si Colette appartient à un pays qu’elle a quitté, nombreux sont tout de même ceux qui y sont (re)venus cet été.