Le tourisme d’affaires, acteur économique majeur
Tourisme. 15% des touristes français venant en BFC le font pour un motif professionnel. Idéalement située entre l’Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Alsace, voisine de la Suisse, la région peut légitimement prétendre à devenir une destination phare pour le tourisme d’affaires.
S’il y a un que la covid aura durablement chamboulé, c’est bien le tourisme d’affaires : entre confinements, restrictions sanitaires et jauges, c’est tout le secteur qui a dû se renouveler. Le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février dernier, l’inflation revenue ont ajouté un nouveau critère pour les organisateurs des salons professionnels, congrès et autres séminaires : celui du coût des énergies et donc, des déplacements. « Cela n’a pas eu d’influence sur le nombre de manifestations, mais sur le nombre de participants » explique Nadine Bazin, directeur général de Dijon Congrexpo, l’association qui gère le Palais des Congrès de Dijon Métropole. Le secteur est donc devenu ultra-concurrentiel également sur ce plan.
« Les organisateurs portent une plus grande attention aux coûts, complète Christine Le Guernic, directeur commercial. Mais c’est une tendance nationale. Donc nous allons faire la différence sur l’image de la Ville, et vendre Dijon et la Bourgogne avant la structure. » BFC Tourisme confirme dans son observatoire du tourisme d’affaires paru en mars 2022 : « Séminaires, journées d’études, team building mais aussi congrès et évènements d’entreprise bénéficient d’un environnement et d’une offre gastronomique, œnologique et culturelle qu’apprécient les clientèles business. »
Le collectif Bourgogne-Franche-Comté Séminaires et Events (130 prestataires labellisés) qui accompagne la clientèle d’affaires met ainsi en avant des destinations choisies, où le travail se joint à l’agréable dans des écrins avec une valeur ajoutée patrimoniale (Salines d’Arc-et-Senans, Château de Gilly, Château des Broyers, Château de Saulon…), gastronomique (Groupe Bernard Loiseau)… À moins de promouvoir des destinations efficaces, urbaines, qui s’articulent avec des structures capables d’accueillir un grand nombre de participants : notons les Hôtels Bourgogne Qualité par exemple. Le groupe Welcome Dijon Hôtels (Holiday Inn, Vertigo) accueille de son côté en semaine une clientèle d’affaires grâce à ses structures qui profitent de la proximité du Zénith ou du Palais des Congrès « fondamental pour notre activité », affirme ainsi Maxime Millot, chargé de communication du groupe Welcome Dijon Hôtels. Les espaces business ont été entièrement repensés et redécorés, preuve que le groupe croit en ce nouvel élan de la métropole Dijonnaise, dont la CIGV se veut la figure de proue.
Le digital, un incontournable
Autre changement notable : désormais, tout évènement professionnel doit avoir sa part de digital. « La covid nous a permis de revoir le métier », concède Nadine Bazin. Dijon Congrexpo, qui a accueilli en 2019, année de référence, 50.000 congressistes, a su prendre le virage du numérique. Sa solution baptisée Connect’Events propose désormais les outils technologiques ad hoc : salon virtuel, streaming, plateau TV, plateformes numériques, connections multi-salles ou multi-sites… pour ses clients. « L’hybride digital » devient la norme, pour des raisons sanitaires ou pour gérer au mieux les coûts du présentiel.
>LIRE AUSSI : Tourisme en Bourgogne-Franche-Comté : le retour des beaux jours
Dans ce contexte, la formation des collaborateurs devient un véritable enjeu, de même que le caractère durable des évènements risque de devenir un critère de choix des organisateurs. Congrexpo a ainsi devancé l’appel en obtenant en avril 2021 la certification ISO 20121 qui affirme son ambition de diminuer le gaspillage et l’empreinte carbone lors des manifestations, tout en s’inscrivant dans une démarche d’économie circulaire.
Un impact économique indéniable
Le tourisme d’affaires a un fort impact économique sur la région BFC : location, nuitée hôtelières, restauration, achats divers génèrent des retombées… difficilement quantifiables globalement, car les opérateurs sont nombreux et pas forcément organisés en collectif. L’Observatoire du tourisme d’affaires édité par Bourgogne Franche-Comté tourisme note tout de même quelques tendances : 62% des manifestations organisées sous l’égide du collectif Bourgogne-Franche-Comté Séminaires et Events sont des séminaires de un jour, rassemblant en moyenne 28 participants générant environ 4.900 euros HT/séminaire. Les congrès (153 participants en moyenne, 1,5 jours) génèrent 13.308 euros HT/congrès etc…
Un opérateur comme Congrexpo aligne lui des chiffres impressionnants : pour 2019, année de référence avant la covid, ce sont 150 manifestations annuelles, 50.000 congressistes et plus de 300.000 visiteurs salons, générant plus de 21 millions d’euros de retombées économiques. La Foire internationale gastronomique de Dijon, évènement phare, induit à elle-seule 1,4 million d’euros de retombées pour les entreprises locales.
Une bonne raison de promouvoir la destination BFC auprès des organisateurs locaux : « Mon Event, Ma Région », lancé l’année dernière, a ainsi réuni mi-juin à Dole les membres du collectif Bourgogne-Franche-Comté Séminaires et Events en ce sens. « Nous sommes conscients de notre mission de service public et de notre part dans l’attractivité du territoire », souligne pour sa part Nadine Bazin. L’UMIH par la voix de son président Patrick Jacquier le confirme : la clientèle d’affaires « reprend » et avec 5.000 chambres rien que sur la métropole Dijonnaise dans les deux ans, elle sera la bienvenue !