Un pré-budget 2025 très solide dans un contexte complexe
Doubs. Mercredi 5 mars, Grand Besançon Métropole présentait ses orientations budgétaires 2025. Élaborées dans un contexte d’incertitudes nationales inédit, ces dernières se veulent à la fois responsables et ambitieuses.

Le traditionnel exercice de présentations des orientations budgétaires auquel s’est livrée Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole (GBM) et maire de la ville la semaine dernière, avait ceci de particulier qu’il était le dernier de l’actuelle mandature, les prochaines élections municipales étant prévues pour mars 2026. Une mandature qui a débuté l’année de la création de la communauté urbaine du Grand Besançon, votée à une large majorité le 28 février 2019. Deux éphémérides qu’Anne Vignot a souhaité rapprocher pour mettre en exergue « un magnifique pré-budget 2025, élaboré dans un contexte complexe, mais qui parvient à garantir des investissements forts et productifs et reste au rendez-vous de notre double enjeu de transition écologique et de qualité de vie des habitants. Cette remarquable solidité illustre tout le bien-fondé du statut de communauté urbaine qui nous permet de faire territoire et sans qui rien de tel n’aurait été possible ».
Un Budget Maîtrisé Mais Volontaire

Avec plus d’un milliard d’euros investis depuis 2001, dont près de 45 % ces six dernières années, GBM a franchi une étape clé en 2024. Cette mobilisation financière se traduit concrètement par des réalisations structurantes : lancement de la Grande Bibliothèque (initiée par l’ancien maire Jean-Louis Fousseret) avec 13,4 M€ prévus en 2025 et déjà 11,6 M€ mobilisés sur les exercices précédents, achèvement du programme universitaire (près de 6 M€ investis en 2025 pour la restructuration de ses trois campus), modernisation de la base de loisirs d’Osselle-Routelle (650.000 € inscrits au budget 2025 sur les 7 M€ investis au total), acquisition pour 14,5 M€ de nouvelles rames de tramway, renforcement du réseau cyclable (3 M€ investis par an contre 0,8 M€ jusqu’en 2020)... Pour 2025, GBM confirme sa trajectoire avec un projet de budget global de plus de 381 M€, en hausse de plus de 24 M€ par rapport à l’an dernier. L’investissement atteint un niveau inédit de 128 M€, soit 17 M€ de plus qu’en 2024, témoignant de l’accélération du Plan pluriannuel d’investissement (PPI). « Si ce pré-budget se montre ambitieux, il n’en demeure pas moins qu’il a été élaboré dans un contexte d’incertitudes nationales inédit, argue Gabriel Baulieu, premier vice-président de GBM en charge notamment des finances. Nous avons d’abord eu une “fausse loi de finances” qui prévoyait 7 Mds € de contributions pour l’ensemble des collectivités, puis enfin la loi de finances adoptée en février qui porte en elle un déficit prévisionnel de 160 Mds € mais qui revoit à la baisse l’effort demandé aux collectivités en le faisant passer à 2 Mds €. Par contre, le gel de la TVA et la hausse progressive du taux de cotisation retraite sont maintenus, ce qui ne pourra qu’avoir des conséquences dans nos exercices présents et à venir, quand on sait qu’aujourd’hui, seul 1/3 de nos recettes fiscales dépendent de nos décisions communautaires ».

Face à ces contraintes, GBM maintient une gestion maîtrisée de ses dépenses de fonctionnement qui restent en dessous de la moyenne nationale : « Nos dépenses de fonctionnement net par habitant sont de 582 € soit inférieures de 27 % au panel de collectivités appartenant à notre strate démographique, précise Gabriel Baulieu ajoutant que : les recettes de fonctionnement de GBM sont également en deçà de celles de ce même panel avec 709 € par habitant contre 972 €, ce qui nous préserve de la nouvelle ponction du dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales (Dilico) ». De même, la communauté urbaine fait le choix de « préserver la qualité des services publics, sans hausse de fiscalité et avec une évolution maîtrisée des tarifs pour les usagers ». « Avec ce budget responsable et ambitieux, GBM réaffirme sa détermination à construire un territoire innovant, solidaire et attractif, répondant aux défis d’aujourd’hui et de demain, pour tous ses habitants », défend Anne Vignot. Ce dernier incarne les priorités du projet de territoire adopté à l’unanimité en mars 2022 : développement économique et touristique, enseignement supérieur, énergies renouvelables, rénovation énergétique et habitat, mobilités durables. Avec, par exemple : plus de 11 M€ consacrés en 2025 à l’habitat, dont 5,4 M€ investis dans la poursuite du programme de renouvellement urbain de Planoise (de 180 M€), 3,2 M€ pour favoriser l’installation d’entreprises sur le territoire et donc l’emploi, 7,4 M€ fléchés sur l’agrandissement du réseau de chaleur de la ville...