Un quart des néo-bacheliers quitte la Bourgogne Franche Comté
Région BFC. Dans une étude publiée le 9 janvier 2025, l’Insee met en lumière la fuite d’une partie des jeunes Bourguignons-Franc-Comtois entrant dans l’enseignement supérieur.
La Bourgogne Franche-Comté est désormais dotée, depuis le 1er janvier 2025, de deux universités ! L’université Bourgogne Europe (Dijon) et l’université Marie et Louis Pasteur (Besançon), doivent faire oublier l’échec d’une entente régionale et la disparition de la Comue Université de Bourgogne Franche-Comté. Cela sera-t-il suffisant pour remédier à la fuite des jeunes étudiants ? Il semble en effet s’agir d’une problématique majeure pour la région : « Sur les 16.900 néo-bacheliers de Bourgogne-Franche-Comté en 2022, 4.250 sortants acceptent une proposition d’admission sur Parcoursup en dehors de la région. Dans le même temps, 2.830 néo-bacheliers venus d’ailleurs, les entrants, acceptent une proposition d’admission dans la région, rapporte l’Insee. À l’issue des admissions dans le supérieur, la région compte ainsi 11 % de néo-bacheliers de moins. Elle est la 3e région de France métropolitaine à perdre relativement le plus de néo-bacheliers, derrière le Centre-Val-de-Loire et la Corse ». Dans le détail, les personnes les plus mobiles sont celles issues des origines sociales les plus aisées (45 % des sortants de la région pour 30% de l’ensemble des néo-bacheliers) et celles ayant obtenu les meilleurs résultats au baccalauréat. « Parmi ceux ayant obtenu la mention très bien, 43 % acceptent une proposition en dehors de la région, précise l’organisme. C’est 31 % pour la France de province. Pour ceux ayant eu les félicitations du jury, le taux de sortants atteint 62 %, contre 46 % en France de province ».
Comment expliquer ce manque d’attractivité ?
Si certains facteurs viennent expliquer la fuite de certains profils – davantage de moyens financiers permettent, par exemple, de faire face à des frais de déménagement, de déplacements, ou d’inscription importants -, d’autres réalités semblent handicaper la région. La BFC se situe entre deux régions très attractives : l’île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes (qui attire à elle seule un sortant sur cinq). Cela s’explique principalement par la richesse de l’offre d’enseignement à Paris et à Lyon, notamment pour des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) réputées ou des formations d’écoles d’ingénieurs, mais aussi parce que certains néo-bacheliers résidant aux franges de la région (Sénonais, Nivernais, Mâconnais…) privilégient la proximité géographique en choisissant une formation dans une région limitrophe. Cela s’explique par une répartition de l’offre de formation bien trop centralisée entre Dijon et Besançon. Si ces deux pôles proposent une large diversité d’enseignement, leur proximité géographique ne suffit pas à couvrir l’entière BFC. « L’offre de formation est beaucoup plus restreinte ailleurs dans la région, essentiellement des BTS ou BUT et des pôles intermédiaires, comme les campus d’Auxerre, Le Creusot, Nevers et l’université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM), observe l’Insee. Dans les territoires éloignés, les néo-bacheliers peuvent trouver la formation souhaitée dans un environnement plus proche, mais en dehors de la région ».
Ainsi, chaque année, la Bourgogne Franche-Comté perd près de 2.000 jeunes : « Ces mouvements participent au vieillissement de la population régionale, et à la dégradation du solde naturel du fait de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer ».