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Une école de chirurgie en projet à Dijon

Côte-d’Or. Le projet Micado porté par le docteur Nicolas Cheynel vise à faire évoluer le laboratoire d’anatomie de Bourgogne vers une véritable école de chirurgie.

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Photo du docteur Nicolas Cheynel
Le docteur Nicolas Cheynel devant sa table d’anatomie numérique, qui peut être inclinée à la verticale.(Crédits : JDP)

« Actuellement, ça bouge un peu partout en France : il y a le futur campus du Grand Paris avec un pôle chirurgical de 4.000 m², des projets d’école de chirurgie bien avancés à Rouen, Grenoble ou Nancy avec qui nous travaillons sur une possible association... À Dijon, avec notre avance dans le domaine de l’intégration des solutions numériques dans nos métiers, nous avons tout pour mettre en place une école de chirurgie capable de rayonner au-delà de notre territoire », affirme le docteur Nicolas Cheynel, chirurgien digestif au CHU et professeur d’anatomie au Laboratoire d’anatomie de Bourgogne (Labo). Porteur du projet Médecine interventionnelle chirurgie anatomie Dijon Bourgogne (Micado), le médecin souhaite ainsi faire évoluer le Labo vers une école de chirurgie. « Cette évolution devrait bénéficier aux chirurgiens, aux métiers du bloc opératoire et plus largement à toutes les professions de santé et apportera une plus-value à l’antenne dijonnaise de l’école d’infirmières de bloc opératoire ».

Vue du projet d’entrée de la futur école de chirurgie de Dijon. (Crédit : Architude, atelier d’architectes)

Cette future école, qui permettra de répondre à l’exigence du « jamais la première fois sur un patient », s’appuiera sur l’existant du Labo : « À côté de la dissection conventionnelle, qui reste, dans certains cas, indispensable, nous disposons de nombreux outils digitaux comme une table d’anatomie numérique sur laquelle sont reproduits en trois dimensions des corps humains, provenant du don de corps, et qui permet à son utilisateur d’aller explorer les différentes tissus, organes et réseaux du corps jusqu’au squelette, ou encore des dispositifs baptisés “du corps au pixel” et “du coeur au pixel” qui donnent la possibilité aux étudiants de visualiser, à travers un casque de réalité augmentée et grâce à un logiciel, intégrant une intelligence artificielle, développé par la société dijonnaise Da Viking Code, par exemple, un coeur sain et de pouvoir en modifier les paramètres pour simuler une arythmie cardiaque... Par ailleurs, nous sommes un des rares laboratoires dans le monde à disposer de l’outil Simlife qui reproduit artificiellement sur un corps décédé la circulation sanguine et respiratoire, ce qui permet de rendre les dissections extrêmement réalistes. » Le projet, qui doit contribuer à la visibilité et à l’attractivité de l’écosystème santé de la ville, prévoit également un certain nombre de rénovations (en cours de chiffrage), à commencer par les salles de dissection et les locaux techniques : « Il faudra notamment plomber le mur de la radiographie opératoire, se doter de nouveaux microscopes, de simulateurs chirurgicaux, créer des salles offrant de réelles capacités d’accueil pour des groupes de plus de 50 personnes pour la tenue de conférences, congrès et autres workshops ».