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Une vision sur 15 ans pour anticiper les besoins de santé de demain

Territoire. Mardi 8 octobre, le CHU Dijon Bourgogne présentait sa vision stratégique à 10-15 ans comportant, outre le traditionnel projet d’établissement, un schéma directeur urbanistique d’une rare ampleur, pour un investissement total de 650 M€.

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Photo d'Alain Bonin et Freddy Serveaux
Alain Bonin, président de la CME du CHU Dijon Bourgogne et Freddy Serveaux, directeur général du CHU Bourgogne. (Crédit : JDP)

Traditionnellement les projet d’établissement courent sur cinq ans, les instances du CHU Dijon Bourgogne ont vu beaucoup plus loin, à 10-15 ans pour être précis. « Si l’on veut pouvoir répondre aux besoins de soins et de recherche à l’échelle de la Bourgogne et de la Haute-Marne, qui est notre territoire d’intervention, réfléchir à cinq ans, c’est bien trop court, affirme Freddy Serveaux, directeur général du CHU Dijon Bourgogne. En portant notre vision à 10-15 ans, nous ambitionnons d’être l’un des dix CHU leaders nationaux et de développer une visibilité en Europe et dans le monde sur deux à trois grandes thématiques de recherche. Nous voulons également nous positionner comme la clé de voûte de l’offre de soins régionale et de l’équitable accès aux soins à l’échelle de notre territoire ».

Ainsi, sur le volet santé, le CHU a défini un projet médico-soignant basé sur cinq grands programmes hospitalio-universitaire différenciants : le dépistage et la prévention pour répondre au veillissement de la population et à l’explosion des maladies chroniques ; la cancérologie et l’hématologie ( 20 % des patients du CHU sont traités pour un cancer) ; la chirurgie et la médecine interventionnelle pour lesquelles l’établissement fait référence notamment dans le domaine de la chirurgie lourde (cardiaque en particulier) ; la santé mentale et les neurosciences ; les parcours experts et maladies rares. Pour répondre pleinement à ces enjeux de santé et de recherche le CHU s’est également dôté d’un schéma directeur urbanistique et immobilier ambitieux.

« Il y a 24 ans, on lançait le projet “bocage 2000-2020”, un tournant historique pour le CHU avec un cycle de développement majeur sur 20 ans. Depuis quelques années, nous sommes sur une dynamique ininterrompue de projets avec des temporalités de trois à cinq ans. Des temporalités qui ne permettent pas d’anticiper les futurs besoins de santé. Résultat : aujourd’hui nous sommes dans une saturation capacitaire, l’oeuf bocage est plein, comme on dit entre nous, il y a urgence à lancer un nouveau cycle de développement comparable à celui des années 2000 », défend Lionel Pascinto, directeur général adjoint du CHU.

Anticiper les besoins futurs en santé

Pour répondre à ce défi, le CHU envisage la construction ou l’agrandissement de cinq bâtiments (voir encadré ci-contre), auxquels s’ajoute le Centre Gériatrique de Champmaillot et la création d’un futur campus paramédical qui accueillera huit écoles et 800 élèves. Placé sur le terrain dit des Longenes (en face du Burger King) récemment acquis par le CHU, il permettra d’anticiper les futurs besoins RH liés à l’agrandissement du site du CHU, qui verra sa superficie passer de 250.000 à 325.000 m² (25 % de surface en plus). Une montée en puissance qui s’accompagnera d’une rallonge budgétaire de 70 M€ sur l’enveloppe déjà validée des 580 M€ du programme pluriannuel d’investissement finançant sur dix ans les 150 projets déjà en cours.

« Cette ambition d’investissement forte vise à cibler les projets bâtimentaires sur les besoins de santé de la population pour les 20 années à venir. Il en va de la responsabilité populationnelle du CHU », appuie Alain Bonnin, président de la Commission médicale d’établissement. « Ce projet est porté par la confiance des 9.000 professionnels du CHU, qui savent que c’est par leur activité que nous pourrons le financer. Car, même si nous solliciterons des aides et des subventions, c’est bien en grande partie sur des fonds propres que cette stratégie de développement s’appuiera ».