Collectivités

Vendanges : des avancées majeures

Côte-d’Or. À l’aube d’une nouvelle saison de vendanges, la profession et l’État s’engagent en faveur des travailleurs saisonniers pour des récoltes réussies.

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Photo de Samuel Lenoir, Franck Robine et et Thiébault Huber
Samuel Lenoir (à droite), propriétaire du centre équestre « Mountain Farm », présente à Franck Robine (premier plan à gauche) - préfet de la région BFC - et Thiébault Huber - président de la CAVB - les nouveaux logements en dur proposés aux vendangeurs. (Crédit : JDP)

« Nous sommes réunis ici pour confirmer l’engagement très fort de l’État et des collectivités pour la réussite des vendanges, compte tenu du poids de la viticulture en Bourgogne », rappelle Franck Robine, préfet de la région Bourgogne Franche-Comté, en introduction d’une conférence de presse en faveur des travailleurs saisonniers – très nombreux dans la région du fait du maintien de la récolte manuelle des grappes de raisin.

En 2023, 44.784 vendangeurs étaient employés par les viticulteurs de la Côte-d’Or, de l’Yonne et de la Saône-et-Loire d’après les chiffres de la Confédération des Appellations et des Vins de Bourgogne (CAVB) ; une activité majeure qui implique de nombreuses règlementations. « La CAVB et la MSA (Mutualité sociale agricole) unissent leurs forces pour souligner l’importance de la prévention des risques professionnels pour les saisonniers », explique les deux entités dans un communiqué. L’axe majeur évoqué est bien sûr celui de la sécurité au travail - dans un contexte où six travailleurs ont perdu la vie en France lors des vendanges 2023. Les 4.500 vignerons bourguignons seront désormais équipés de deux documents essentiels : un livret d’accueil du salarié et une plaquette d’information sur les risques liées aux fortes chaleurs – visant à guider les employeurs vers la mise en place d’aménagements adaptés pour les salariés.

Mais la grande nouveauté de ces vendanges 2024 est le déploiement d’un poste de secours itinérant, porté par l’État, la MSA et la profession viticole. « Cette initiative de prévention vise à réduire les accidents et à améliorer le bien-être des travailleurs pendant cette période cruciale », assure la MSA. « Je salue la mobilisation de l’ensemble des services de l’État en faveur du fait que les vendanges se passent bien, insiste Franck Robine. Et je me félicite de la facilité avec laquelle on travaille avec toutes les composantes de la profession ».

Des solutions d’hébergement

Parmi tous ces vendangeurs qui arpenteront les vignes locales, nombreux sont ceux qui viennent de loin, et même de l’étranger (12.700 travailleurs en 2023, soit 28% du total), et qu’il faut pouvoir loger. « Il y a de moins en moins de vignerons capables d’héberger les travailleurs (notamment à cause d’une forte réglementation du logement collectif chez les viticulteurs, Ndlr), constate Thiébault Huber, président de la CAVB. Cela donne lieu à des campings sauvages ou à des conditions d’hébergement qui sont parfois inhumaines ».

Pour remédier à cela, Samuel Lenoir – propriétaire du centre équestre « Mountain Farm » - lançait en 2023 dans le village vendangeur de Morey-Saint-Denis (à 20 km de Dijon) le premier « village des vendangeurs » qui trouve rapidement son public : « L’année dernière, au pic d’activité, on a reçu 80 personnes en simultané sur une dizaine de jours ».

Cette année, l’opération est reconduite avec une aide de l’État de 60.000 €. « Les nuitées seront proposées à un prix attractif, et nous proposons désormais des modules en dur, plus spacieux, adaptés pour deux personnes (20 places disponibles, Ndlr), précise Thiébault Huber. Pour ceux qui préfèrent, 110 places seront disponibles pour dormir en tente ou en camion aménagé ».

S’il est encore trop tôt pour dire si les vendanges 2024 seront bonnes – « on verra dans deux/trois semaines », sourit Albéric Bichot, président de la fédération des négociants-éleveurs de Grande Bourgogne -, tout semble réuni pour qu’elles soient, au moins, une réussite humaine.