Yaël Braun-Pivet : pause en BFC avant le marathon budgétaire
Côte-d’Or. La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet était en Bourgogne Franche-Comté jeudi 23 octobre. Un déplacement au cours duquel elle a notamment visité le méthaniseur de Cérilly (21).
C’est à l’occasion d’une rencontre, lundi 21 octobre, avec la directrice générale du groupe GRDF Laurence Poirier-Dietz, que Yaël Braun-Pivet a appris l’existence du méthaniseur installé dans la commune de Cérilly (Côte-d’Or) et a fait inscrire la visite du site dans son agenda qui comptait déjà une rencontre avec les équipes médicales du CHS La Chartreuse, à Dijon, ainsi qu’une déambulation à Lavencourt (Haute-Saône) dont le maire n’est autre que le président par intérim de l’Association des maires ruraux de France.
Une visite éclair, au cours de laquelle la présidente de l’Assemblée nationale s’est vu expliquer l’intérêt de l’équipement – le plus gros de France – conçu pour produire 230.000 MWh/an de biométhane, grâce à des apports 100% végétaux dont une majorité de CIVEs (cultures intermédiaires à vocation énergétique), fournies par un réseau de 160 exploitations locales. Pour Didier Lenoir, président d’Alliance BFC - la coopérative agricole à l’initiative du projet, construit et exploité par le danois Nature energy (aujourd’hui Shell biogaz) pour le réseau du troisième partenaire, GRDF - l’installation de Cérilly offre une réponse plurielle à des problèmes structurels du secteur agricole : diversification et revenu assuré pour des exploitants dont la production céréalière sur les terres appauvries du Châtillonnais, en proie de surcroît à l’invasion de vulpin devenait problématique ; solution de couvert végétal entre deux périodes de cultures conforme aux directives européennes de la Pac ; et fourniture d’intrants sourcés à prix tenus pour ces mêmes agriculteurs – tout en permettant, last but not least, au géant des énergies fossiles Shell de verdir une partie de sa production.
La solution retenue d’apports de CIVEs plutôt que de fumiers et lisiers animaux répond à la fois « à notre engagement territorial, permet de répondre à un besoin local (le Châtillonnais n’est pas une grande terre d’élevages Ndlr) et répond aux objectifs de décarbonation du groupe », résume René-Charles Remondot, directeur général France de Shell biogaz. Une « transition énergétique sur-mesure », seule condition d’une « acceptabilité locale » et créatrice « d’emplois qualifiés », a appuyé Yaël Braun-Pivet, saluant l’approvisionnement en « engrais local alors que l’on sait que 70% des engrais sont de provenance russe », ainsi qu’un dispositif garantissant aux exploitants agricoles « une autre source de revenus, plus stable, loin des fluctuations des cours des céréales ».
Un budget, vite !
La stabilité… un mot qui sonne comme une douce musique aux oreilles de la présidente de l’Assemblée nationale alors que cette visite en Bourgogne Franche-Comté se tenait la veille du premier jour d’examen budgétaire au Palais Bourbon. « L’objectif est d’abord que nous votions un budget, a martelé Yaël Braun-Pivet. La conférence des présidents [des groupes politiques à l’Assemblée nationale, Ndlr] a abouti au fait que nous souhaitions un budget voté et non passé par ordonnances, afin d’aller au bout des débats. Tout le monde l’a compris. Et nous avons besoin d’un budget : les Français ont besoin de pouvoir se projeter ; les chefs d’entreprise ont besoin de visibilité. Le coût de la dissolution est que 50% des décisions des dirigeants a été soit reportée, soit abandonnée. » Un vœu pieux : plus de 3.000 amendements ont été déposés sur le texte, ce qui augure de longues soirées au Palais Bourbon…