ZAN : GBM priorise ses ZAE
Doubs. La métropole bisontine s’est engagée dans une démarche de optimisation et de rationalisation de son offre foncière à vocation économique. Ainsi, 114 hectares devraient être aménagés d’ici à 2050, dont la ZAC de Marchaux-Chaudefontaine, livrable en 2028.

Lors du conseil communautaire du 6 mars, Grand Besançon Métropole (GBM) a consacré un rapport au bilan de la concertation préalable relative à la Zone d’aménagement concerté (Zac) de Marchaux-Chaudefontaine, lancée en décembre 2023 (voir encadré). Cette restitution fut l’occasion pour les élus de revenir sur l’actualisation du Schéma de priorisation des Zones d’activités économiques (ZAE), adoptée en décembre 2024 et qui sera à nouveau au coeur des discussions pour une délibération attendue en juin 2025. « Depuis 2017, GBM est compétent pour la création, la gestion et l’entretien des ZAE, rappelle Nicolas Bodin, vice-président de GBM, en charge de l’économie, de l’emploi, de l’insertion, de la relance, de l’innovation et de la transition, du commerce et de l’artisanat. Avec 59 ZAE à son actif, dont 53 déjà achevées ou en cours de commercialisation, GBM occupe une place essentielle dans le tissu économique local ». Ces zones représentent 1.290 hectares de terrain et accueillent 1.850 établissements générant plus de 29.000 emplois privés, soit plus de la moitié des emplois privés du territoire de GBM.
Le coût moyen des opérations d’aménagement des ZAE varie de 70 à 100 € par mètre carré, selon la nature du terrain et des infrastructures nécessaires. « Ces projets d’aménagement sont complexes et nécessitent plusieurs années, en moyenne de trois à dix ans, pour être finalisés, notamment en raison d’une tendance haussière des études et procédures réglementaires les accompagnant. Elles se chiffrent à plus de 18 aujourd’hui, incluant les évaluations environnementales, études d’impact et consultations publiques », précise Nicolas Bodin.
Début 2025, le foncier disponible sur les ZAE de GBM est de 22 ha dont 10,2 ha en zones mixtes (technopoles Temis Microtechniques et Temis Santé). Pour faire face à la rareté des terrains et à l’augmentation de la demande, essentiellement endogène (plus de 46 dossiers à ce jour), le schéma de priorisation des ZAE prévoit l’aménagement de 114 hectares de foncier brut d’ici à 2050 (entre 70 et 75 hectares nets). Plusieurs projets majeurs sont déjà en cours, comme la ZAC de Marchaux-Chaudefontaine (38 ha, livraison prévue en 2028), ainsi que d’autres à Besançon, Saint-Vit, Saône et Mamirolle. Ces nouvelles ZAE seront dédiées aux activités industrielles, artisanales, commerciales et logistiques. En parallèle, GBM s’engage dans la requalification des ZAE existantes. Trois premières zones seront requalifiées d’ici 2030 : Thise-Chalezeule, Saint-Vit et Saône. « Ces opérations visent à renforcer l’attractivité de ces zones, à éviter la vacance – même si nous pouvons nous féliciter d’avoir un taux très faible de 3,2 % – et à améliorer la qualité de vie au travail », précise le vice-président.
Conformément à la loi Climat et résilience, GBM s’inscrit dans une logique de sobriété foncière pour atteindre le zéro artificialisation nette d’ici 2050. « Nous avons consommé en moyenne dix hectares par an sur les 20 dernières années, soit 1/3 de l’artificialisation de GBM ».
Une Gestion Foncière Durable Et Équitable
Dans le même esprit, GBM prévoit de renforcer son rôle de gestionnaire foncier avec l’objectif de maîtriser davantage les terrains et bâtiments stratégiques. « L’utilisation, par exemple, du bail à construction qui permet de dissocier la propriété du foncier - qui reste à GBM - et celle du bâti, ainsi que d’autres outils contractuels permettront de garantir une gestion foncière durable et équitable. Par ailleurs, nous souhaitons favoriser dans ces zones économiques l’émergence de clubs d’entreprises, à l’image de ce qui se fait déjà sur le parc d’activités La Fayette dans le quartier de Planoise, afin d’avoir un interlocuteur unique à même de faire remonter les éventuels problèmes et doléances des entreprises. Nous réfléchissons également à une augmentation du prix de notre foncier qui est aujourd’hui plutôt faible par rapport au tarif pratiqué par le privé », développe Nicolas Bodin tout en rappelant que : le bilan d’activité des ZAE reste déficitaire de 30 à 65 % pour GBM. Le développement de ces zones apparaît bien comme une volonté politique de GBM de se positionner en acteur clé du développement économique local et de l’emploi en accompagnant la croissance des entreprises, en anticipant leur besoin foncier au plus près du réel afin de garantir leur maintien sur le territoire, tout en conciliant la préservation des ressources foncières du territoire, notamment par une stratégie d’aménagement par densification »