2 M€ dans une foncière commerciale
Économie. À travers la SEM Foncière commerciale, la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois et ses partenaires veulent réhabiliter une vingtaine de commerces et densifier l’offre commerciale.
Avec 18% (chiffres 2020) de vacance des cellules commerciales, Auxerre n’échappe pas à la plaie des villes moyennes qui cherchent depuis plusieurs années à endiguer la fuite des commerces des centre-ville vers les centres commerciaux périphériques. Si la Loi Climat de 2021 interdit la construction de centres commerciaux de plus de 10.000 m², charge aujourd’hui aux collectivités de « boucher les trous ».
C’est l’ambition que se donne la Société d’Économie Mixte créée par la communauté d’agglomération d’Auxerre, en partenariat notamment avec la Ville, la CCI, la Banque des territoires, le Crédit Agricole, inscrite dans le programme « Action Coeur de ville » : « L’objectif est de racheter, réhabiliter et mettre en location des cellules vides, parfois mal isolées dans les quartiers de la Rue du Temple, rue Joubert et rue de Paris », explique Isabelle Joaquina, adjointe au maire chargée du Commerce et de l’Artisanat.
En jeu, 18 commerces dont deux hors centre-ville (à Saint-Brix le Vineux et Lindry) identifiés après un audit qui bénéficieront des 2 M€ (dont 51,7% de la CA Auxerrois) consacrés au projet : « L’arrivée de la FNAC en 2025 nous laisse présager un fort développement de l’activité économique. Nous avons la particularité depuis longtemps à Auxerre que 80% de nos commerces soient des indépendants. Nous allons donc pouvoir accueillir toutes sortes d’enseignes, y compris des franchises ». Pour Maud Dussol, manager de commerce à l’agglomération de l’Auxerrois, cette particularité est aussi une façon de se distinguer d’autres centre-ville de villes moyennes : « La présence de commerces indépendants fait partie de l’identité d’Auxerre et c’est une chose qui a un impact sur le tourisme. Nous n’avons pas un centre-ville copié-collé des autres villes ».
Du côté des candidats, ils seront choisis par un comité des engagements en fonction de leur fiabilité mais aussi de l’activité : « On a déjà repéré les activités qui manquent au centre-ville pour élargir l’offre commerciale et les choix seront fait en fonction des besoins que nous avons », précise Isabelle Joaquina.
Rassurer et massifier l’activité commerciale
Pour Maud Dussol, la foncière commerciale a un double objectif : « C’est un outil qui va nous permettre d’aller chercher des commerçants extérieurs mais aussi de conforter les commerçants qui sont déjà installés et qui peuvent être incités à se développer pour massifier l’activité commerciale et resserrer le parcours marchand ». Sur d’autres activités, la SEM n’écarte pas la possibilité de lancer des appels à projets ou d’inciter des commerces extérieurs à réinvestir le centre-ville.