25 ans d’artisanat industriel
Yonne. Fondée en 2000 par Pascal Ducrot et William Robin, la métallerie éponyme n’était alors qu’un atelier de trois personnes. Aujourd’hui, elle compte une trentaine de salariés.
Après avoir débuté à Saint-Sauveur-en-Puisaye, la société a déménagé à Pourrain en 2005 pour accompagner sa croissance. William Robin prend sa retraite un an plus tard, mais l’entreprise continue de se structurer autour de Pascal Ducrot. Menuiseries aluminium, portails, garde-corps, passerelles, façades vitrées, la métallerie Robin Ducrot intervient aussi bien pour les particuliers que les collectivités, en passant par les entreprises privées.
Si l’entreprise a connu une belle expansion, c’est surtout par sa capacité à intégrer des outils de production innovants. En cinq ans, elle a investi 1,5 M€ dans la digitalisation de ses processus : centres d’usinage pour l’acier et l’aluminium, pilotage informatique du stock et des temps de production, traçabilité des pièces… « Aujourd’hui, on travaille en 3d, on envoie les fichiers directement aux machines, et l’atelier devient un grand mécano », résume Pascal Ducrot. L’entreprise prépare aussi l’automatisation de certaines soudures avec un « cobot » et envisage l’achat d’une sertisseuse pour améliorer l’assemblage des menuiseries aluminium.
Comme beaucoup d’industriels, la métallerie Robin Ducrot fait face à un problème récurrent : le manque de personnel qualifié.
Un modèle local et familial
Malgré la formation de plus de 45 apprentis en 25 ans, l’entreprise peine à recruter. « On n’a même plus de candidats à former », déplore Pascal Ducrot, qui tente d’attirer de nouveaux profils via les réseaux professionnels ou le bouche-à-oreille. L’une des réponses a été d’adapter l’outil aux réalités : automatiser les tâches les plus pénibles, concentrer les savoir-faire sur le bureau d’études et la préparation numérique. Le développement de la petite charpente métallique permet aujourd’hui à l’entreprise de proposer des solutions complètes « clos et couvert » à ses clients. Et depuis peu, elle développe à nouveau son portefeuille de particuliers.
Pascal Ducrot prépare désormais une transmission familiale avec son fils - déjà impliqué dans l’entreprise et qui conserve la volonté de son père de ne pas être « un gros poisson dans une petite marre. Nous avons toujours cherché une croissance raisonnée. Je ne pense pas que notre modèle soit fait pour employer 70 personnes. Mais atteindre 35 ou 40 salariés, avec un outil performant et des équipes stables, c’est possible », résume le patron de l’entreprise. Avec 7.000 m² de réserve foncière, l’entreprise se tient prête à accompagner de futurs besoins logistiques. Mais à Pourrain, c’est bien le travail de fond, l’adaptation permanente et une vision pragmatique de l’industrie qui servent de boussole.