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31 M€ pour la formation au coeur du technopole santé bisontin

Doubs. Lundi 17 mars, l’Institut de formation des professionnels de santé (IFPS) Paulette Guinchard a été inauguré, à Besançon, en présence de Catherine
Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.

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le nouvel IFPS de Besançon de plus de 7.000 m2.(Crédit : JDP.)

« Ce magnifique bâtiment, nous vous le devons, Madame la présidente de région, chère Marie-Guite. Rien ne vous obligeait à assumer l’intégralité du financement, soit 31M€, mais vous l’avez fait », a déclaré Macha Woronoff, présidente de l’université Marie et Louis Pasteur. Jusqu’ici, les locaux d’enseignement pour les formations des personnels soignants et paramédicaux du CHRU de Besançon étaient implantés sur deux sites : celui de l’ancien hôpital Saint-Jacques (aujourd’hui déserté) et celui des Tilleroyes. L’obsolescence des locaux et le manque de place ne permettaient plus de garantir des conditions d’enseignement satisfaisantes. La région a donc décidé la construction intégrale d’une structure unique regroupant les différentes filières et permettant de mutualiser les ressources, les moyens et les équipements. « Former des professionnels de santé et de l’intervention sociale dans de bonnes conditions au bénéfice de la population de BFC fait partie des priorités et compétences régionales. Or ici, les sites étaient devenus très inadaptés et très dégradés : il fallait donc agir », argue Marie-Guite Dufay, présidente de la région BFC. La collectivité régionale finance également le fonctionnement de l’institut à hauteur de 70 % (en 2023, la dotation de fonctionnement pour l’ancien IFPS a été de plus de 4,6 M€). Ce bâtiment de plus de 7.000 m2 accueille 1.000 étudiants des différentes filières des professions de santé. Il est constitué de locaux d’enseignement (salles de classes banalisées, salles de TP, salles informatiques, deux amphithéâtres de 90 places), des locaux administratifs, trois amphithéâtres à disposition de tout public (un de 350 places et deux de 175 places) et compte un parking souterrain d’une centaine de places. En parallèle, la région assure la gratuité des formations d’aides-soignantes, d’auxiliaires de puériculture et d’ambulanciers suivies par des demandeurs d’emploi. Globalement, en 2024, la région a ainsi consacré 68,3 M€. « Sur ce champ des formations sanitaires et sociales, nous sommes allés bien au-delà de notre seule compétence légale : nous en avons fait une priorité régionale, avec près de 10.000 apprenants qui préparent aujourd’hui un des 26 diplômes relevant de cette filière dans une cinquantaine d’établissements en BFC. Ces métiers représentent près de 10 % de l’emploi de notre région », défend Marie-Guite Dufay, tout en précisant qu’elle portera prochainement un projet similaire d’IFPS à Dijon.

Une Opération Partenariale

Photo de Rémi Bastille, Catherine Vautrin et Dominique Voynet
De gauche à droite : Rémi Bastille, préfet du Doubs, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Dominique Voynet, député de la 2e circonscription du Doubs.(Crédits : JDP)

Cette opération, qui a débuté en mars 2011 avec la pose de la première pierre et qui a accueilli ses premiers élèves en décembre 2024 est le fruit d’une collaboration avec de nombreux acteurs : la région, le CHRU, l’IFPS, l’université Marie et Louis Pasteur, la Sedia qui est l’aménageur de la ZAC des Hauts du Chazal où est implanté le bâtiment, le Grand Besançon Métropole (GBM) pour l’achat du foncier et la mise à disposition d’un futur parking pour les utilisateurs de l’IFPS. « C’est le symbole de ce que sait faire de mieux ce territoire : oeuvrer ensemble ! », appuie Anne Vignot, présidente de GBM et maire de la ville. « Ce qui se matérialise ici, c’est un territoire rassemblé autour d’un enjeu majeur qui est celui d’accompagner à l’échelle d’un bassin de vie le bien vieillir face à l’allongement de la durée de vie. Ce que vous démontrez aujourd’hui, c’est une efficacité de proximité ! », ajoute Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles.
Par ailleurs, cette nouvelle implantation au coeur des 120 hectares, spécialisés dans la health tech, du technopole Temis Santé permet l’utilisation de fonctions et services universitaires existants (restaurant, bibliothèque…) et rapproche les étudiants des professions de santé de l’hôpital Jean Minjoz et de l’établissement français du sang (EFS). « La proximité de l’IFPS aux portes de l’UFR de médecine est un atout précieux pour permettre une excellente collaboration et des apprentissages pluridisciplinaires au bénéfice des étudiants et d’un haut niveau de formation, argue Thierry Gamond-Rius, directeur du CHRU de Besançon. Cela permettra de favoriser l’émergence d’un double enseignement pratique et théorique ». Un autre partenariat s’est également engagé avec l’Université Marie et Louis Pasteur, qui porte dorénavant les compétences pour les formations de masseur-kinésithérapeutes (230 étudiants) ainsi qu’ergothérapeute et psychomotricien (100 étudiants), réunies au sein d’un département des professions de la rééducation soutenu par la région. Inscrites dans le processus de Bologne, ces formations paramédicales sont désormais conventionnées par l’université, ce qui permet leur reconnaissance aux grades de licence et de master. « Avec ce nouvel équipement, nous confortons encore un peu plus la place de Besançon comme leader de la médecine du futur », affirme Macha Woronoff. « Et nous aurons à coeur de tout mettre en place pour que ce millier d’étudiants, une fois leur formation achevée, demeure sur notre territoire », plaide Marie-Guite Dufay en rappelant que c’est pour cela que la région a mis en place, en 2024, le Schéma régional des formations sanitaires et sociales, annexe du contrat de plan régional de développement des formations et de l’orientation professionnelles qui vise notamment à répondre aux besoins en emploi des professions de santé et du social sur les territoires de BFC.