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À Beaune, des pintes décarbonées

Côte-d’Or. Brasserie de France inaugurait le 25 avril la toiture photovoltaïque de son « campus industriel » brassicole : 1.145 m2 de panneaux qui devraient permettre la fourniture de 50% de ses besoins en consommation électrique. Un investissement d’environ 270.000 € soutenu par Batifranc.

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Photo de Carmen Munoz-Dormoy, Jean-Claude Balès, Laurent Granier et Pierre Bolze
De gauche à droite Carmen Munoz-Dormoy (directrice à l’action régionale EDF BFC), Jean-Claude Balès (cofondateur de Brasserie de France), Laurent Granier (directeur du développement économique de Batifranc) et Pierre Bolze (1er adjoint au maire de Beaune). (Crédit : JDP.)

Des céréales, des levures, de l’eau et pas mal d’énergie : voici la recette de fabrication de la bière à laquelle Brasserie de France a choisi d’inviter un ingrédient supplémentaire, le soleil. Le « campus brassicole » cofondé par Anthony Verdureau et Jean-Claude Balès inaugurait en effet le 25 avril la centrale solaire qui alimente désormais 50% des besoins énergétiques du brasseur : 1.145 m2 de panneaux photovoltaïques, soit la totalité du toit du bâtiment, délivrant une puissance de 250 kWc. La fin de vie des 573 panneaux a été prévue, puisqu’ils sont à 95 % recyclables.

Injonction de décarbonation

L’installation de ces panneaux répond à une double injonction : réduire la dépendance aux fluctuations du marché de l’énergie et s’inscrire dans le manifeste de Brasserie de France qui défend une « performance économique durable » et « l’innovation environnementale ». Elle répond également, en les dépassant, aux règles fixées par la loi Climat et résilience de 2021 qui impose 30% de végétalisation ou de production énergétique sur les toitures de plus de 1.000 m2 nouvellement construites.

La possibilité d’installation des panneaux a d’ailleurs été intégrée dès la conception du bâtiment par le constructeur (Groupe Guiton) appuyé par le spécialiste du crédit-bail Batifranc qui a financé la construction.

Pour Laurent Granier, directeur du développement économique chez Batifranc, ce type d’installation est l’exemple-type de la façon dont les chefs d’entreprise doivent désormais savoir « transformer la contrainte en opportunité. Cela demandera de s’acclimater, de comprendre l’intérêt en termes de coûts d’exploitation, de produit économique... »

Depuis le mois de mars 2025, 573 panneaux d’une puissance totale de 250 kWc produisent 50 % de l’électricité consommée sur le site. L’électricité non consommée est revendue et réinjectée sur le réseau public.(Crédit : EDF BFC.)

L’installation (environ 270.000 €) a majoré le coût du bâtiment - 5,8 M€ ont été investis -, mais Jean-Claude Balès estime que d’ici à cinq ans, Brasserie de France sera autonome en énergie renouvelable pour ses différentes activités. D’ici là, l’énergie non consommée sera revendue à EDF via un contrat. La mise en oeuvre de la centrale solaire, de même que sa maintenance, ont été suivies par EDF Solutions Solaires. Selon Carmen Munoz Dormoy, directrice à l’action régionale d’EDF BFC, ce partenariat est exemplaire d’une volonté aboutie de décarbonation industrielle à l’échelle locale. « C’est l’engagement d’EDF que de délivrer la promesse de décarbonation. Cette décarbonation est essentielle vis-à-vis du réchauffement climatique : il faut produire et consommer décarboné », a-t-elle souligné, insistant également sur la nécessité d’électrifier les parkings des locaux professionnels ; peut-être la prochaine étape à la Brasserie de France...

En 2023, la société de Jean-Claude Balès et Anthony Verdureau a généré quasiment 1,7 M€ de chiffre d’affaires net, grâce à ses bières en marques propres, en collaboration (avec les vignerons Armand Heitz ou Pascal Charles), ses boissons sans alcool (kombucha...), ses ateliers... Elle dispose aussi d’une école de production et d’une fondation d’entreprise.