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À boire sans modération !

Entreprise. Trois mois après le début de leur commercialisation, les boissons gazeuses sans-alcool Noctua commencent à se faire un nom. Trois recettes originales portées par les valeurs du bio et du local sont proposées dans une cinquantaine de points de vente.

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Visuel : Thomas Clerget sur son fameux triporteur à l’effigie de Noctua. (Crédit : JDP.)

Tout commence lors d’un voyage il y a « quelques années ». Thomas Clerget et sa compagne découvrent une boisson à l’époque introuvable dans la région, la ginger beer – ou bière de gingembre, généralement sans alcool. Ils se lancent alors le défi de la reproduire de manière artisanale, depuis leur cuisine. Soucieux de bien faire, Thomas se souvient : « J’essayais de reproduire ce qui se faisait en grosse série. Quand on fait de la boisson sans-alcool artisanale, il faut être très vigilant ; une simple erreur de traitement peut finir par empoisonner quelqu’un. »

C’est d’ailleurs sur sa terrasse qu’il « passait des nuits » à pasteuriser ses boissons, sans ambition particulière de commercialisation mais simplement par passion. « On en faisait goûter à nos amis, puis certains ont voulu m’en acheter. Ensuite c’étaient les amis d’amis… » Rapidement, Thomas se prend au jeu et crée de nouvelles recettes originales : une boisson aux saveurs de citron et de gingembre, une autre au cassis et au thé noir, et une dernière mêlant sureau et verveine.

« J’ai créé ces trois recettes dans ma cuisine, souligne le limonadier, simplement avec du jus de fruit, des infusions de plante, de l’eau, du sucre et une Sodastream ! Elles sont bio, sans additif ni conservateur », et elles constituent encore aujourd’hui la gamme de saveurs proposée par Noctua.

Par le biais du bouche-à-oreille, une épicerie fine s’y intéresse et lui propose une collaboration. Alors salarié dans une entreprise de négoce, il se voit difficilement changer de vie et créer son entreprise pour vivre de l’activité qu’il pratique « sous le manteau » pendant son temps libre. Mais face à l’opportunité, et à la faveur de circonstances convergentes, le trentenaire décide de franchir le pas : « Avant de me lancer, j’avais déjà fait une étude de marché et je savais qu’il y avait une vraie demande, explique-t-il, mais je n’avais pas de commande ferme ».

Vivre de sa passion

En fin d’année 2022, Thomas entre en contact avec la société Brasserie de France à Beaune. Il signe un accord pour la location d’une ligne de production de boissons sans-alcool, « la Rolls-Royce » du domaine. « Il s’agit d’un accompagnement côté matériel, insiste Thomas, la proposition initiale impliquait une production à façon, mais ça ne m’intéressait pas car je tiens à être présent et faire les productions ».

Pour démarrer l’activité, 50 000€ sont nécessaires. Le jeune entrepreneur en apporte un tiers, et bénéficie de l’aide d’Initiative Côte d’Or, de France Active et d’un « prêt avantageux » de sa banque personnelle. Il effectue ensuite une formation de six semaines à la Chambres de métiers et de l’artisanat pour la création et le démarrage de son entreprise.

En janvier, Noctua nait en référence à la chouette dijonnaise ; « c’était un vrai casse-tête pour trouver un nom, mais Noctua permet un clin d’œil à l’identité locale sans pour autant trop l’ancrer. » Car justement, depuis sa commercialisation débutée le 15 mai, la marque a dépassé les frontières dijonnaises, et même côte d’oriennes puisqu’elle est proposée dans certains points de vente en Saône-et-Loire.

« Pas loin de 50 points de vente proposent les boissons Noctua, toujours essentiellement à Dijon et à Beaune, témoigne Thomas Clerget, il s’agit surtout d’épiceries fines ou de magasins bio, mais aussi de cavistes, bars à vins, restaurants ou hôtels. Finalement, en étant présent aussi bien dans une épicerie de quartier que dans un restaurant gastronomique, Noctua touche une gamme de client assez large. »

Désormais, celui qui livre sa marchandise en personne, en triporteur au centre-ville de Dijon, ambitionne de « grandir géographiquement, en allant chercher l’axe Paris-Lyon. J’aimerais aussi augmenter la taille de la gamme en ajoutant deux recettes l’année prochaine pourquoi pas ; j’ai quelques idées ! »