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À Saint-Florentin, Sucralliance croque 14M€ pour préparer l’avenir de Dolis

Industrie. Dolis, site historique du groupe Sucralliance à Saint-Florentin, vient d’achever un vaste programme de modernisation. Près de 14M€ ont été investis pour rénover l’usine et installer une ligne de production unique en France.

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Publié le 26 décembre 2025
Enzo Beaudet

Depuis deux ans à Saint-Florentin, l’usine Dolisa été modernisée grâce à un investissement de 13,8 M€, intégré à un plan de 55 M€ sur dix ans porté par le groupe familial Sucralliance. Quelque 6,4 M€ ont servi à rénover 6.800 m² pour améliorer performance industrielle et impact environnemental (isolation, flux, sécurité, stockage). Selon son PDG Michel Poirrier : « Ces réinvestissements soutiennent la compétitivité en Europe » ; en 2024, le groupe a dépassé 106 M€ de chiffre d’affaires, +51 % en cinq ans.

Une technologie unique pour capter la croissance du marché

Cœur du projet, l’installation d’une nouvelle ligne de bonbons gélifiés extrudés, pour un montant de 7,4 M€. Longue de 50 mètres, cette ligne affiche une capacité de production de 1 tonne par heure, soit deux fois plus que les équipements existants sur les autres sites du groupe. « Cette ligne nous permet de franchir une étape majeure. Elle élargit notre palette technologique et nous donne une vraie capacité d’innovation sur les formes, les textures et les goûts », souligne Katia Poussard, directrice de l’usine de Dolis.

Jusqu’ici spécialisé dans les pâtes à mâcher, les sucres cuits et les marshmallows, le site intègre désormais pleinement la technologie des gélifiés extrudés. Avec cette mise en service, Sucralliance devient le seul confiseur à maîtriser cette technologie en France, portant sa capacité à 8.000 tonnes par an, sur un marché où les bonbons gélifiés représentent 45 % contre 38% en 2012 : « Nous avons investi pour répondre à une demande très forte des marques de distributeurs, tout en gardant la maîtrise industrielle en interne », souligne Michel Poirier. Avec cette mise en service, Sucralliance devient le seul confiseur à maîtriser cette technologie sur.

Emploi, territoire et ambitions à long terme

La nouvelle ligne de bonbons gélifiés extrudés est capable de produire jusqu’à une tonne par heure. (Crédit : ADOCOM / Sucralliance)

Au-delà de l’outil industriel, l’investissement renforce le poids économique du site dans le Florentinois. Dolis produit aujourd’hui plus de 5.000 tonnes de bonbons par an, pour un chiffre d’affaires d’environ 20 M€, et emploie 65 salariés : « Derrière chaque bonbon, il y a des femmes et des hommes très attachés à cette usine. Beaucoup de familles du territoire ont un lien avec Dolis, et cet ancrage local fait partie de notre ADN », rappelle la directrice du site.

Fondée en 1938, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale puis reconstruite, l’usine incarne plus de 85 ans d’histoire industrielle. Une histoire que le groupe entend prolonger. À l’échelle de Sucralliance, 450 salariés produisent chaque année plus de 4 milliards de bonbons, soit 24 300 tonnes.

Michel Poirrier, PDG de Sucralliance : « Une usine, ça ne peut pas rester compétitive sans investir en permanence »

Sucralliance vient d’achever un investissement de 14M € à Dolis. Pourquoi était-ce indispensable aujourd’hui ?

Parce qu’une usine industrielle ne peut pas rester performante si elle n’est pas régulièrement modernisée. Nous venons de finaliser un cycle d’investissements de 55M€ sur dix ans, et Dolis est la dernière étape. Ce site est historique, mais il devait évoluer pour rester compétitif. Ces investissements portent à la fois sur le bâtiment, les équipements, la qualité de vie au travail et la performance énergétique. On n’a pas attendu que la RSE devienne un sujet à la mode pour agir : limiter les pertes d’énergie, améliorer les procédés, réduire les consommations, c’est aussi du bon sens industriel. Produire en France a un coût, et la seule manière d’y parvenir durablement, c’est d’avoir des outils industriels très performants.

La nouvelle ligne de gélifiés extrudés installée à Saint-Florentin est unique en France. Quel est l’enjeu derrière cette technologie ?

Cette ligne est stratégique. Elle nous permet d’augmenter fortement nos capacités, avec une cadence d’une tonne par heure, là où nos autres lignes produisent environ 500 kilos. Mais au-delà du volume, c’est un vrai levier de différenciation. Les gélifiés extrudés sont un marché en très forte croissance, notamment sur les produits pour enfants, et nous sommes aujourd’hui les seuls à maîtriser cette technologie sur le sol français. Cela nous donne un avantage clair, notamment vis-à-vis des marques de distributeurs. Maintenant, l’enjeu est simple : remplir la ligne. Les investissements sont faits, à nous de développer les ventes et de faire vivre cet outil sur le long terme.

Quel impact cet investissement aura-t-il sur l’emploi local et sur l’avenir du groupe ?

Dolis est une usine très ancrée dans son territoire. Beaucoup de familles ont, ou ont eu, un lien avec le site. Cet investissement permet de sécuriser l’activité et de préparer l’avenir. Les effectifs vont passer de 65 à 80 salariés, avec d’autres recrutements prévus dans les années à venir. Plus largement, Sucralliance va continuer à investir : après ce gros cycle, nous reviendrons sur des montants plus “normaux”, autour de 4 à 5 millions d’euros par an. L’industrie ne peut pas se gérer à court terme. Notre objectif est clair : continuer à produire en France, à innover et à rester un acteur industriel solide dans la durée.