Entreprises

APM, école du management par l’échange d’expériences

Côte d’Or. La rencontre des 15 clubs APM de BFC ont réuni environ 260 chefs d’entreprises, venus entendre des experts et s’enrichir mutuellement entre pairs.

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Photo de la réunion des 15 clubs Apm de BFC
Réunis au Domaine de Pont-de-Pany, les quelque 260 membres des 15 clubs Apm de BFC ont pu entendre divers experts sur la figure du héros. Une image sujette à caution... (Crédit : APM BFC)

Surtout pas business clubs, apolitiques et réservés aux dirigeants (au sens capitalistique) de sociétés de plus de dix salariés, les clubs APM (pour association progrès du management) proposent à leurs membres une autre façon d’envisager leur fonction et leurs pratiques managériales, basée sur l’échange entre pairs et l’apport d’experts de tous secteurs ; de quoi, une fois par mois (le rythme des clubs APM), acquérir un mix « d’expertise et d’expériences », appuie la référente des 15 clubs de BFC, Karine Gay, rencontrée lors de la journée interclubs qui se tenait le 18 octobre au Domaine de Pont-de-Pany.

Se défier du « Héros »

Les quelque 260 dirigeants présents réunis autour de la figure du « héros » ont pu entendre les exposés croisés du philosophe Charles Pépin et la spécialiste du metavers Nathalie Badreau ; mais aussi de Gérard Guerrier (ingénieur, sportif de l’extrême, guide accompagnateur en montagne...) et Matthieu Langlois (ancien médecin du Raid, il a notamment coordonné les opérations de secours lors de l’attentat du Bataclan). Pour ces derniers, venus partager leurs expériences sur la gestion des situations imprévisibles, la figure même du « héros » est discutable.

« Se construire sur l’imaginaire du héros est dangereux, martèle Matthieu Langlois, et mène à des conduites à risques » qui mettent en danger non seulement la vie de celui qui est guidé par ce profil, mais menacent l’action collective. Les candidats, même brillants par ailleurs, tentés par la figure de victime sacrificielle ou de « favori des Dieux » selon la définition homérique, téméraire par inconscience ou narcissisme, sont d’ailleurs, rappelle Matthieu Langlois, écartés des sélections au moment, par exemple, d’intégrer les forces de l’ordre...

Prendre de la hauteur managériale

En quoi de tels enseignements peuvent-ils servir aux dirigeants ? Selon Marie-France Javey, directrice générale de Javey SAS (fermetures industrielles), qui incarne la deuxième génération de l’entreprise familiale installée en Haute-Saône, « ces journées où règne l’humanisme permettent de la prise de hauteur et de réflexion », dans la pratique manégériale, un apprentissage relevé d’ailleurs par ses collaborateurs ; pour Guillaume Perrin, fondateur et dirigeant d’Ergorecherche à Saint-Apollinaire (recherche et fabrication de semelles orthopédiques avec appel au digital), « ici on ne fait pas du business, mais on se recentre sur la personne du dirigeant, qui peut trouver au travers des rencontres avec ses pairs ou au travers des interventions des experts, des réponses à ses difficultés ou à ses interrogations ».