Après l’échec de sa levée de fonds, FabOne change de cap
Sport. Alors que sa levée de fonds n’a pas abouti, la startup FabOne, installée à Besançon, réoriente sa stratégie en délaissant l’univers du sport outdoor pour se tourner vers une clientèle de professionnels et d’industriels.
Les distributeurs avaient placé leurs intentions de commandes pour la solution Kaptrek conçue par FabOne. « Nous avons reçu un bon accueil au CES de Las Vegas en 2022, au VivaTech de Paris et à l’ISPO de Munich, salon du sport business » précise Julien Fabre, fondateur et dirigeant de FabOne.
Le dispositif connecté Kaptrek agrège les données jusqu’à présent disponibles sur plusieurs appareils : GPS, balise de sécurité, suivi sportif, télécommande de drone, talkie-walkie… Devant l’intérêt manifesté, la jeune pousse jurassienne installée à Besançon a initié une levée de fonds pour réunir entre 600 000 et 800 000 euros fin 2022 afin de passer à la phase d’industrialisation. « Le fait d’être en province et de proposer un produit hardware n’a pas facilité les choses. Il y a peu de fonds locaux et beaucoup de projets. »
Pourtant, avec un marché potentiel de 37 millions de pratiquants de sport en extérieur en Europe ayant en moyenne 3,5 appareils chacun, FabOne trouve des investisseurs potentiels. Au moment de la signature finale, la startup se confronte à des clauses imprévues et irréalisables de son point de vue. « En perdant 60% du projet de levée de fonds, tout est tombé à l’eau » regrette Julien Fabre qui a ensuite rencontré près de 120 interlocuteurs en quatre mois pour trouver une alternative, sans succès. « J’ai dû me résoudre à réduire les équipes. »
Rebondir pour repartir
Devant ce revers, FabOne opère un virage à 360 degrés. « Pendant les différents salons, nous avons rencontré des professionnels qui ont exprimé leur intérêt pour notre solution car elle répond à d’autres besoins. » Que ce soit pour sécuriser les travailleurs en extérieur, piloter des projets ou accéder à de l’information n’importe où, Kaptrek devient Kaptrek Pro. « Une vingtaine de nos investisseurs historiques, des business angels, nous ont suivi en apportant 280 000 euros. »
Les secteurs de l’énergie, du BTP, de la Défense, de la sécurité, de la santé et du médical ou encore des services d’urgence ont besoin de données spécifiques que la startup agrège dans un seul outil. « Nous avons notre propre carte électronique et notre propre système d’exploitation. Cette indépendance et cette souveraineté attirent les industriels. » Pour FabOne, la prochaine étape consistera en une expérimentation sur le terrain de chaque secteur. « Nous entrons en phase de startup bootstrap. Nous allons facturer plutôt que de passer par une levée. Toutefois, nous devrons activer des ressources financières pour passer à l’échelle. »