Au Champs Frémy, l’huile bio fait recette
Agriculture. En moins d’un an, l’huilerie du Champs Frémy, créée fin 2024 à Chaume-et-Courchamp par Sébastien et Virginie Laprévote, s’est imposée comme une référence locale en huiles bio. Face au succès, le couple prépare déjà le transfert de l’atelier dans une ferme voisine.
Une pièce de 10m2 construite en panneaux tripli dans un hangar, une presse mécanique, un embouteilleur ; voilà à quoi se résume l’huilerie du Champs Frémy, créée fin 2024 par Sébastien et Virginie Laprévote à Chaume-et-Courchamp, près de Sacquenay : « On vient d’acheter un corps de ferme où nous allons transférer toute l’activité et la maison » précise Sébastien. Un déménagement qui intervient moins d’un an après la création de l’huilerie « victime » de son succès : « Au départ on a créé l’huilerie pour faire face à la baisse des cours des céréales bio mais en moins d’un an, nous sommes déjà à 1.500 litres produits et la demande va en augmentant. On voulait compléter l’offre qui existe déjà sur Sacquenay, des jus de pommes, des farines ».
Installés en tant que céréaliers depuis 2005 sur 200 hectares convertis en bio depuis 2021, Sébastien et Virginie ont investi 40.000€ dans l’équipement de l’huilerie. Déjà certifiée agriculture biologique, l’huilerie est aussi labellisée 100% Côte-d’Or et Nous Autrement, signe d’une production bio et locale jusque dans les équipements : « La presse est d’origine française, fabriquée près de Saint-Étienne. C’est plus cher que des appareils chinois mais il faut être cohérents », précise Sébastien.
Artisanat local
Sur l’étal, des huiles de tournesol, de chanvre, de caméline, de carthame et de lin qui ne subissent aucun traitement : « Les graines sont pressées à froid ; l’huile est décantée pendant 10 jours, filtrée dans des filtres en papier, et directement mise en bouteilles ». Par exemple, il faut environ 4 kg de graines de carthame pour obtenir 1 litre d’huile finie.
Les tourteaux, résidus solides de l’extraction de l’huile des graines servent à la nourriture animale : « L’avantage de la production mécanique par rapport aux huiles industrielles, c’est que nos tourteaux contiennent encore de l’huile à hauteur de 15% et son donc nourrissants. Dans les huiles industrielles, l’huile est extraite intégralement par procédé chimique et les tourteaux sont enrichis ensuite avec des produits chimiques ». Distribuée sur les marchés, chez certains restaurateurs et bientôt dans des commerces de proximité (dont la boulangerie bio « Les Champs du Destin » de Sacquenay), les huiles du Champs Frémy ont conservé tout l’aspect artisanal, y compris les erreurs : « Au départ, quelques bouteilles ont explosé car le remplissage est technique. Sous la chaleur les huiles se dilatent » sourit Sébastien. D’ici quelques mois la famille déménagera dans le corps de ferme tout proche où l’huilerie sera transférée. Sébastien et Virginie prévoient d’ouvrir un magasin de producteurs, probablement en 2026.