AuxR_Eau s’appuie sur le digital pour améliorer l’efficience de son réseau
Yonne. À l’occasion de l’installation du 2.500e compteur télérelevé, la communauté d’agglomération de l’Auxerrois et son délégataire de service public (DSP) Suez ont présenté les enjeux du déploiement du dispositif.
Dans le fief du vice-président communautaire en charge de l’eau potable, Mickaël Taton, Suez célébrait, mercredi dernier, le déploiement du dispositif de télérelève qui doit, d’ici à 2025, équiper les 37.000 foyers répartis dans les 28 communes de l’intercommunalité auxerroise. Outre les habitants du village de Lindry, ceux de Villefargeau et de Saint-Georges-sur-Baulche disposent déjà, depuis un mois, de ce système connecté qui vise à « améliorer le service de l’eau pour la collectivité mais aussi pour les usagers », explique Fabrice Labalme, directeur de l’agence Bourgogne Champagne de Suez. « Il confère davantage d’autonomie au consommateur qui peut ainsi suivre au quotidien sa consommation et reçoit une facturation sur la base des consommations réelles et non plus d’estimations, et peut même configurer une alerte pour être prévenu en cas de fuite. »
Couplée à un taux de renouvellement des réseaux d’adduction d’eau renforcé, estimé à 1 % par an des 750 kilomètres de tuyaux, la télérelève doit permettre à la collectivité de faire l’économie, à terme, de quelque 100.000 mètres cubes d’eau à l’année. Ambitieux, l’objectif du délégataire est, quant à lui, d’atteindre 85 % de taux de rendement en 2031 contre 70 % actuellement, et d’avoir « une connaissance précise du réseau, de mieux comparer les volumes consommés aux volumes produits et ainsi de détecter rapidement les fuites sur le réseau public ».
Des outils innovants qui vont, naturellement, inciter les usagers à faire preuve de sobriété d’autant qu’un certain nombre d’entre eux pourraient voir leur facture augmenter sensiblement, l’abonnement ayant été revu à la hausse. Le prix à payer pour assurer la pérennité de la ressource. « Progressivement, nous allons conduire une politique d’anticipation plutôt que d’appliquer des mesures curatives », a souligné, pour sa part, Crescent Marault, le président de la communauté d’agglomération de l’Auxerrois.
Deux unités de traitement OIBP
Afin d’assurer la pérennité et la qualité de l’eau, deux unités de traitement utilisant la technologie de l’osmose inverse basse pression (OIBP) devraient être construites, dès 2026, dans la Plaine du Saulce à Escolives-Sainte-Camille et dans les Boisseaux et la Plaine des Isles à Monéteau. Coût de l’investissement : près de 20 millions d’euros. Si l’utilisation de cette technologie novatrice est parfois remise en question par les écologistes, elle traduit selon l’intercommunalité la volonté de mener « une politique publique ambitieuse » en matière de gestion de l’eau potable.