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Best of 2025 : retour sur les temps forts des mois de février et mars

Panorama. Des transformations urbaines de Nevers aux allées bondées de la Toison d’Or, la Bourgogne-Franche-Comté continue sa mue. Ce focus sur l’actualité régionale met en lumière la victoire fiscale des vignerons et la rationalisation immobilière du Conseil régional à Besançon. Un dynamisme qui contraste toutefois avec le Grand Chalon, où l’industrie retient son souffle face aux incertitudes politiques nationales et internationales. Tour de table des enjeux qui façonnent notre territoire.

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Nevers, du quartier a sensible au village urbain

(Crédits : NEVERS.FR)

Transformer Le Banlay, un quartier politique de la ville en un véritable « village urbain », c’est le projet qu’a lancé la ville de Nevers dès 2014. Des centaines de logements réhabilités ou détruits, des parcs, des jardins et un quartier qui se réintègre dans la ville… Les parti-pris de cette spectaculaire rénovation urbaine ont été menés en concertation avec les habitants. Un choix qui a amélioré son acceptabilité, puisque nombreux sont ceux qui ont souhaité être relogés ailleurs pendant plusieurs mois pour permettre les travaux et pouvoir à terme revenir vivre dans « leur » quartier. 72 M€ vont être investis dans ce projet qui a bénéficié de 17 M€ d’aide de l’ANRU et pour lequel la ville ainsi que l’agglomération de Nevers consentent un financement de plus de 14 M€.

La toison d’or : épicentre du quartier valmy

Arrivée en octobre 2024 à la direction de la Toison d’Or, Solène Jourde assume avec satisfaction des indicateurs positifs : 8,3 millions de visiteurs et un chiffre d’affaires en hausse de 6,7% par rapport à 2023. « On a pour vocation de faire encore mieux cette année ! », affirme la jeune femme qui rappelle qu’en 2024, neuf enseignes (dont une exclusivité, Aroma Zone) sont arrivées contre huit fermetures : avec un taux de vacance de moins de 2%. D’ailleurs, 2025 s’annonçait mouvementée. La fermeture de Go Sport, mi-avril, suivie à la rentrée de l’ouverture d’« une enseigne de prêt-à-porter très demandée par la clientèle », esquissait Solène Jourde, tenue alors à la confidentialité. La cellule de 1.587 m2 sera presqu’entièrement reprise, tandis qu’une autre enseigne « dans le secteur hygiène beauté » actait également son arrivée. La marque espagnole Mango devait s’agrandir en réintégrant un rayon hommes dès l’été.

Le modèle viticole sauvé par la loi de finances

« C’est une énorme victoire ! ». En cette matinée du 6 février où le Sénat clôt définitivement les débats et entérine la Loi de finances 2025, Thiebaut Huber ne cache pas sa joie. Le président de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne (CAVB) également trésorier de la Confédération nationale des producteurs de vins et eaux de vie de vin à Appellations d’origine contrôlées (CNAOC) a de quoi être content : en révisant en profondeur les plafonds d’exonération fiscale sur la transmission des terres agricoles, le législateur vient en effet d’exaucer une demande de longue date des viticulteurs qui, assure Thiebaut Huber, va impacter « 85 à 90 % des exploitations bourguignonnes », soulageant des vignerons, souvent contraints de vendre les parcelles familiales faute de pouvoir faire face aux droits de mutation dans un contexte de pression foncière délirant…

Une volonté à réaffirmer

Érigée en exemple de la réindustrialisation, la zone SaôneOr du Grand Chalon faisait face au printemps au contexte géopolitique : délai de vote du budget, élection de Donald Trump, guerre en Ukraine. Malgré cela, le président du Grand Chalon, Sébastien Martin, mettait en avant les atouts de son territoire mais avertissait : « Depuis juillet et la dissolution de l’Assemblée nationale, il n’y a plus aucun projet pour l’installation de nouvelles entreprises. Le téléphone ne sonne plus ». En cause, l’instabilité politique française mais surtout l’absence de budget pendant huit mois. D’autres projets sont en suspens, même si l’élection de Donald Trump et son souhait de revoir la politique douanière pour privilégier les produits américains face à l’Europe a rebattu les cartes : « L’augmentation des droits de douane inquiète les entreprises. Quelqu’un qui veut déstabiliser le monde, ce n’est pas mieux qu’une dissolution et l’absence de budget pour le pays. ».

Doubs : la région s’installe au pôle viotte

Dans le cadre de la nouvelle organisation territoriale résultant de la fusion, la région Bourgogne Franche-Comté a entrepris, dès 2017, de rationaliser son patrimoine immobilier et de regrouper les agents, auparavant dispersés dans plusieurs bâtiments, sur le site unique du Pôle Viotte, à Besançon. L’objectif est ainsi de maîtriser les coûts de fonctionnement et de générer une économie annuelle d’environ 640.000 € en loyers et charges, par rapport aux anciens lieux occupés. Pour ce faire, dès 2019, la collectivité a acheté à la Sedia, aménageur et promoteur de l’opération immobilière, les 7.000 m2 d’un bâtiment conçu par l’architecte Brigitte Metra à proximité immédiate de la gare.