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Biscuiterie Mistral, gagnante depuis 70 ans

Côte-d’Or. Le 12 septembre, l’entreprise fêtait trois anniversaires : les 70 ans de sa création, le cinquantenaire de son installation à Semur-en-Auxois et la première bougie de sa reprise par le groupe Dijon Céréales qui vise loin pour diversifier les activités de la biscuiterie.

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  • Photo de Laura Halupka, Martine Eap, Didier Lenoir, Catherine Sadon, Yves Jobic, Axelle Renard et Christophe Richardot
    De gauche à droite : Laura Halupka, directrice adjointe de la biscuiterie, Martine Eap, vice-présidente du conseil départemental de Côte-d’Or, Didier Lenoir, président de Dijon Céréales, Catherine Sadon, maire de Semur-en-Auxois, Yves Jobic, fils du fondateur Charles Jobic, Axelle Renard, sportive de haut-niveau mécénée par Mistral et Dijon Céréales et Christophe Richardot, directeur général du Dijon Céréales. (Crédit : JDP)
  • Photo de Benoît Chauvel
    Présent lors des visites d’usine, l’ancien dirigeant Benoît Chauvel (à gauche) a salué avec beaucoup d’émotion ses anciens salariés. (Crédit : JDP)

« Mistral est l’une des pépites de notre territoire et 70 ans est une longévité que je souhaite à beaucoup d’entreprises ! »

Photo de l'Édition spéciale « 70 ans »
Édition spéciale « 70 ans », comprenant une sélection de biscuits Mistral, vendue en boutiques et au magasin d’usine de Semur-en-Auxois. (Crédit : JDP)

C’est par ses mots que Catherine Sadon, maire de Semur-en-Auxois a salué l’anniversaire de la biscuiterie Mistral, née en 1954 en région parisienne et installée depuis 1974 dans la commune (voir encadré ci-contre). L’entreprise fêtait en effet le jeudi 12 septembre ce double anniversaire - et même trois, si l’on y ajoute la première année de reprise par Dijon Céréales, une reprise également saluée par Catherine Sadon qui a remercié les dirigeants du groupe agro-alimentaire d’avoir ainsi sauvegardé la quarantaine d’emplois locaux. La biscuiterie, dont le logo arbore la silhouette de la commune, est en effet intimement liée à Semur-en-Auxois depuis que son fondateur Charles Jobic a pu, grâce au maire de l’époque Robert Morlevat, acquérir une ancienne usine de pâtes alimentaires pour y loger son unité de production voilà donc 50 ans.

Le succès de la biscuiterie Mistral tient pour beaucoup à la création du Chocobeur, une madeleine longue enrobée de chocolat et à un modèle commercial alors innovant qui avait ciblé les comités d’entreprises. Ancienne employée du conseil régional, Catherine Sadon a d’ailleurs témoigné qu’à l’époque où elle y travaillait « quand la livraison Mistral arrivait, tout s’arrêtait ! Et je pense que ce n’était pas que dans cette entreprise-là ».

Nouvelles perspectives

Cédée au groupe breton Loc Maria, puis rachetée par Benoît Chauvel, la Biscuiterie Mistral va ainsi poursuivre son chemin jusqu’au moment où ce dernier se voit contraint de vendre afin d’assurer la pérennité de l’entreprise. Son choix se porte alors sur le groupe Dijon Céréales, déjà actionnaire à 20% de la biscuiterie. Fabrice Bassard, par ailleurs directeur général de Planète Pain (Saint-Vit, filiale du groupe Dijon Céréales), prend la direction opérationnelle et le management des 46 collaborateurs de l’entreprise, épaulé par Laura Halupka, directrice-adjointe. Une acquisition qui s’est passée assez facilement, assure Didier Lenoir, président de Dijon Céréales : « On a été plutôt pro-actifs, d’autant que nous étions déjà dans l’histoire de Mistral. C’est vraiment un très bel investissement qui sert notre cause, celle de l’agriculture et des produits locaux ».

« On a préservé l’écosystème, confirme de son côté Christophe Richardot, directeur général de Dijon Céréales, mais on a accéléré. La reprise a été faite dans la perspective de plébisciter les produits locaux, de plébisciter nos céréaliers, on a refocusé sur un sourcing pas exclusivement local, mais sur le beurre, les oeufs et la farine, on est à 80, 90% de Bourgogne Franche-Comté, on veut en faire la référence des biscuits de la région. On est également sur la dynamique de création d’une filière, on veut emmener nos agriculteurs sur une filière Mistral ».

Photo du Chocobeur
Le Chocobeur, le produit signature de la biscuiterie Mistral. (Crédit : JDP)

Présents désormais en GMS et dans les six boutiques dédiées - le groupe réfléchit à une implantation à Mac Arthur, le site de magasins outlet de Troyes -, les produits Mistral sont également distribués dans une grande partie des magasins Gamm Vert, propriétés de Dijon Céréales. Les boulangeries du groupe vont également muter pour être aux couleurs de Mistral, la première sera quartier Victor-Hugo en fin d’année et proposera aussi d’autres gourmandises locales issues des Anis de Flavigny, de la fromagerie Delin ou de la chocolaterie de Bourgogne.

La gamme Mistral s’est d’ailleurs élargie, avec la création de glaces goût Chocobeur ou madeleine fabriquée par un agriculteur local, une madeleine labellisée Nous Autrement, la marque locale de Dijon Céréales, un projet de madeleine protéinée à destination des sportifs conçu avec les conseils de la sportive de haut-niveau Axelle Renard (canoë) mécénée par Dijon Céréales et un second de chips. « On aimerait bien commencer à faire partie de l’apéro des Bourguignons, révèle Christophe Richardot. Les équipes travaillent donc sur des chips, probablement made in Côte-d’Or et qui pourraient peut-être prétendre à un dossier Savoir-Faire 100% Côte-d’Or ». Si la biscuiterie seule mobilise actuellement environ une centaine de tonnes par an de farines locales, l’objectif est d’augmenter les points de vente et les boulangeries du groupe afin de conforter la filière et atteindre plusieurs milliers de tonnes par an.