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Cadoles : le don du sang réduit son empreinte écologique

Santé. La Scop dijonnaise Cadoles, spécialiste des solutions digitales open source, a développé une idée de l’Établissement français du sang BFC qui devrait progressivement être étendue au national.

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Photo de l'équipe de Cadoles
(Crédit : Fabien Olart)

Tout donneur de sang ou de plasma le sait : avant le don, il doit remplir un questionnaire destiné à vérifier si le prélèvement n’a pas de contre-indication. Ce questionnaire, destiné au médecin, a une durée de vie d’environ... dix minutes, avant de finir à la corbeille.

Ce gâchis de papier, d’encre et d’énergie électrique pour faire fonctionner les photocopieuses représente « 6.500 kilomètres de papier chaque année en France », révèle Philippe Caseiro, ingénieur logiciel libre chez Cadoles, une Scop installée à Dijon depuis 2011.

Or l’Établissement français du sang régional (EFS BFC),qui organise la collecte, avait émis depuis longtemps l’idée de réduire voire de supprimer cette aberration écologique ; une envie exprimée lors de la première édition du Hacking Health, à Besançon.

Cette manifestation, qui réunit des notamment des développeurs face à des problématiques posées par les acteurs de la filière santé, avait permis dès 2017 à Cadoles de travailler à résoudre l’équation posée par l’EFS BFC : concilier efficacité du questionnaire, confidentialité des données et mieux-disant écologique. Un marché public, pas mal de tests et quelques années plus tard, « Quid » était né.

Réseau privé éphémère

La solution technique développée par Cadoles est simple en apparence : le questionnaire papier est remplacé par une version digitale sur les smartphones des donneurs.

Cela passe par un routeur wifi dédié et un réseau privé, chiffré et éphémère de collecte des données qui ne garde en mémoire aucune des informations qui y ont transité. « Une fois le routeur débranché, les données disparaissent », explique Philippe Caseiro.

Côté donneur, le questionnaire est limpide, tant dans l’énoncé des questions que dans son ergonomie - l’auteure de ces lignes, donneuse, peut en témoigner.

Il est également anonymisé. Côté médecin, Cadoles propose une solution qui priorise les réponses aux questions et fait apparaître les contre-indications absolues, et celles à approfondir ou à repréciser avec le candidat au don via un système de couleurs.

Déployée fin 2020 en BFC, Quid a été présenté le 25 mai dernier lors du show-room de l’innovation au CHU de Besançon. Ayant prouvé sa validité, la solution va être progressivement étendue aux autres régions françaises d’ici à la fin de l’année 2023.

L’EFS qui possède la propriété intellectuelle de Quid a confié à Cadoles les mises à jour techniques.

L’établissement public et la Scop collaborent par ailleurs sur plusieurs projets, nés au cours d’autres éditions du Hacking Health : Etik Tag, qui vise à sécuriser l’identification des poches de sang ; Shela, dont le prototype est validé, est une aide aux techniciens de laboratoire de l’EFS chargés de vérifier la compatibilité entre un donneur et un receveur d’organe.

Enfin, le projet Bloodchain consiste en une plateforme digitale de commande de sang se substituant à l’actuel système de commandes par papier.