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Carmen Munoz-Dormoy : « Je compte m’impliquer auprès des acteurs de la région »

Énergie. « Décarbonation, réindustrialisation, emploi » : Carmen Munoz-Dormoy, nouvelle directrice à l’action régionale du groupe EDF a présenté mardi 29 octobre sa feuille de route.

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Photo de Carmen Munoz-Dormoy
Carmen Munoz-Dormoy est diplômée de CentraleSupelec (promotion 1992). (Crédit : JDP)

Experte et engagée, ainsi apparaît Carmen Munoz-Dormoy lors de la conférence de presse au cours de laquelle la nouvelle directrice à l’action régionale du groupe EDF a dévoilé le triptyque qui soutient sa feuille de route : décarbonation, réindustrialisation et emploi.

Sur le premier point, Carmen Munoz-Dormoy ne manque pas de rappeler sa formation d’ingénieure : c’est donc avec pragmatisme scientifique que cette lectrice depuis l’origine des rapports du GIEC sur le changement climatique va poursuivre les efforts de ses prédessesseurs quant à la décarbonation des usages dans un contexte d’urgence : « On ne va pas assez vite dans la décarbonation, mais pour les chercheurs ce n’est pas une surprise ; les trajectoires de décarbonation (des pays, Ndlr), ne sont pas à la hauteur des enjeux ».

Pour Carmen Munoz-Dormoy, la décarbonation - « un axe très fort, assure-t-elle, de mon engagement » a de grandes latitudes pour s’exercer en BFC où sur 86 TWh d’énergie finale consommée (chiffre 2021), seulement 23,5% est d’origine électrique. La région produisait à cette même date 11,8 TWh d’énergie renouvelable, dont 3,31 TWh électrique issus de l’hydraulique, de l’éolien ou du photovoltaïque et 7,4 TWh issus de la bimasse bois (dont le chauffage bois chez les particuliers). « Il y a entre 55 et 58 TWh à décarboner », conclut Carmen Munoz-Dormoy.

La bonne nouvelle est que l’électrification des usages a des effets immédiats puisque l’électricité produite en France est à 99% décarbonée grâce aux EnR et au nucléaire ; elle s’accompagne aussi d’une diminution de la consommation en énergie finale grâce à la meilleure efficacité thermique des dispositifs fonctionnant à l’électricité. « Un kwh d’une chaudière gaz produit 0,80 kwh thermique, détaille Carmen Munoz-Dormoy. Un kwh électrique d’une pompe à chaleur se transforme en 4 kwh thermique en moyenne. » La trajectoire nette 0 émission de carbone ne sera donc envisageable qu’à condition d’une électrification « massive » des usages, allant jusqu’à 65% de l’énergie consommée suivant les pays.

Impact du nucléaire

Sur la réindustrialisation, la nouvelle directrice à l’action régionale se réjouit que la BFC « est un énorme fournisseur de la supply chain du nucléaire », grâce aux sites de Montbard, Le Creusot, Saint-Marcel (Framatome) et Arabelle Solutions ans le territoire de Belfort, dont les activités vont être multipliées par « trois voire quatre » pour faire face à la seule demande du marché français (notamment les cuves et turbines des six EPR annoncés par Emmanuel Macron en 2022).

Une électricité française abondante, décarbonée et plus économique, couplé à un bassin industriel et l’expertise de la région BFC sont à ce titre facteurs d’attractivité selon Carmen Munoz-Dormoy qui l’assure : « Je compte m’impliquer auprès des acteurs de la région dans la politique d’attractivité des industries. »

Sur le plan de l’emploi enfin, le groupe EDF (7.500 collaborateurs en BFC) prévoit entre 400 et 600 embauches par an à horizon dix ans, dont 30% sur les métiers de l’ingénieur, 50% de techniciens issus de bac +3, le reste en métiers d’exécution (CAP, Bac Pro), en recrutement endogène et exogène.