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DBI a fait revenir Dijon métropole « sur les tablettes des grands prescripteurs »

Côte-d’Or. Dijon Bourgogne Invest a notamment accompagné la reconversion de l’ex-usine de la chocolaterie de Bourgogne, la réouverture de celle-ci à petite échelle à Beauregard, la construction de deux villages d’entreprises ou encore l’installation d’une première usine de production.

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Le projet Golaxy Park, sur le site de l’ex-chocolaterie de Bourgogne, est un exemple de reconversion d’un ancien site industriel, hors-normes, impulsé par l’accompagnement de l’agence d’attractivité de la métropole dijonnaise. (Crédit : Axim.)

En 30 mois d’exercice effectif et à budget inchangé (1,2 M € par an), Dijon Bourgogne Invest (DBI), l’agence d’attractivité économique de la métropole dijonnaise, affiche un bilan satisfaisant, affirme son directeur général Stéphane Bossavit : « 48 implantations et à peu près 660 emplois additionnels créés, plus de 200 projets de toute maturité en portefeuille. Nous sommes plutôt contents. » À l’actif de DBI, le dossier hors normes de l’ex-Chocolaterie de Bourgogne : plus de 60.000 m2 de site industriel en pleine zone d’activités le long de la rocade, impossible à recommercialiser en l’état. Le bâtiment a néanmoins séduit un investisseur, Axim, rencontré lors du Mipim, le salon de l’immobilier d’entreprise de Cannes, qui a acquis l’ensemble, revendu ensuite à la découpe. Sur 8.700 m2, un premier pôle hôtelier et tertiaire (bureaux, salles de séminaire) baptisé Golaxy Park ; dans l’ancienne usine, le programme La Chocolaterie pourrait à terme accueillir locaux d’activités, locaux industriels, logistique urbaine ; un pôle de loisirs et un ensemble de bureaux. La commercialisation est en cours, le pôle de loisirs pourrait être le premier à émerger. « On a bossé vraiment à mort là-dessus, confie Stéphane Bossavit. Maintenant, on a une dynamique cohérente, il y a un investisseur, il y a des premiers preneurs, il y a un projet qui est identifié, il y a des PC autorisés. Donc les conditions pour que le site retrouve vie sont réunies ». La chocolaterie elle-même, reprise par un ancien salarié, René Loquet, après des débuts sur le site historique, va construire une nouvelle usine de 2.000 m2 sur le site d’Écoparc, regroupant unité de production, laboratoire, administratif et métiers supports (ouverture probable en 2027). À horizon cinq ans, elle pourrait employer une cinquantaine de personnes.

En cours de finalisation aussi, le projet de Javel Barbizier, filiale bisontine du groupe GEH (Groupe Europe Hygiène qui a choisi la Zac Beauregard (Longvic-Ouges) pour construire son premier site de production. Le futur bâtiment de 4.000 m² comprendra une unité de transformation et de conditionnement de produits d’hygiène et d’entretien, le stock, un showroom et abritera également un atelier dédié à la personnalisation de vêtements professionnels et d’équipements de protection individuelle (marquage DTF, broderie et gravure), opéré pour le compte de la société soeur Pic.

Enfin, DBI salue la construction de deux villages d’entreprises, l’un porté par Proudreed (rue Stalingrad, 18.000 m2 dont 6.000 m2 en blanc, ouverture prévue cette année) et le second par Spirit sur la zone de Beauregard, plutôt destiné à de la flex-industrie.

Le foncier disponible, indéniable atout

Javel Barbizier (photo ci-dessus), Heller, Giphar, Proudreed, Chocolaterie de Bourgogne... des implantations endogènes et exogènes d’entreprises ou de villages d’entreprises qui participent à l’attractivité globale de la métropole dijonnaise. (Crédit : LCR.)

« Ces deux décisions d’investissement sont des éléments importants, souligne Stéphane Bossavit : au total c’est 30.000 m² de locaux d’activité, soit quasiment deux tiers d’une année de transaction de locaux d’activité sur Dijon métropole, avec des locaux neufs, aux dernières normes énergétiques, ce qui va nous rendre plus compétitif ». Dijon Métropole, bien qu’étant depuis deux ans « revenue sur les tablettes des grands prescripteurs » en termes d’implantation d’entreprises doit en effet se tailler une place face à ses concurrentes métropoles de taille intermédiaire : Nancy, Orléans, Tours, Angers… Son atout : une centaine d’hectares disponibles à horizon 2026, et une agilité pour répondre aux demandes des dirigeants : « On n’a jamais refusé un investissement ou raté un investissement parce qu’on n’avait pas de solutions foncières ou immobilières », certifie Stéphane Bossavit.

L’avenir, DBI veut l’écrire en grand. « Il y a deux ambitions fortes, martèle le directeur général. D’abord, capter de gros dossiers : un groupe qui vient implanter par exemple son siège social ou une division ou une usine, en endogène comme en exogène. Aujourd’hui, nous avons un portefeuille qui contient des dossiers importants, ce sont des prospects, pas encore des prises de décision, mais on a aujourd’hui de gros dossiers qui sont arrivés, où la disponibilité foncière est primordiale, puisque ce sont des dossiers qui nécessitent entre 10 et 20 hectares de terrain ».

Deuxième mission, l’international. DBI revient du Japon, devrait organiser un séminaire investisseurs en octobre en Suisse, lorgne du côté de l’Allemagne… et malgré le contexte, ne boude pas le marché des États-Unis. « Ils vont naturellement plutôt aller sur Paris, sur Lille, sur Lyon ou sur ces grandes métropoles, reconnaît Stéphane Bossavit. Mais c’est là que l’on peut avoir une carte à jouer, en mettant en avant une meilleure qualité de vie pour moins cher. Si on crée une intimité avec ces investisseurs, on est capable peut-être aussi d’avoir cette posture de challenger ».