Démocratiser l’impression 3D industrielle
Yonne. Ancien technicien, Maxime Legros a fondé WorkPrint3D fin 2024. Installé depuis quelques mois à Saint-Georges-sur-Baulche, il s’adresse aux industriels, artisans et architectes pour leur faire découvrir les possibilités de l’impression 3D.

Pendant plusieurs années, Maxime Legros a évolué dans l’univers très cadré de l’industrie. Technicien méthode dans une entreprise spécialisée dans la fabrication de pompes, il conçoit des outillages, imagine des bancs d’essai, structure des lignes d’assemblage. Un poste technique, au service de la production.C’est dans cet environnement qu’il découvre les possibilités de l’impression 3D. « Sur 80 % des outillages, on pouvait remplacer la fabrication usinée par une impression 3D. C’était plus rapide, moins coûteux et tout aussi efficace pour les besoins du terrain », raconte-t-il. Séduit par la souplesse de cette technologie, il se forme, teste, apprend.
Puis, au fil des années, son poste se fige : projets refusés, manque de perspectives, ambiance dégradée. « Je venais au travail sans motivation. Je savais qu’il fallait que je passe à autre chose. » Le déclic s’opère en 2024. Accompagné par la CCI, il mûrit son projet de création d’entreprise. Après une rupture conventionnelle, il se lance dans l’aventure entrepreneuriale. Le 4 décembre 2024, WorkPrint3D voit officiellement le jour. Maxime Legros investit 20.000 € d’apport personnel et décroche un prêt de 50.000 € pour financer ses premières machines, l’aménagement de son atelier et un bureau isolé. « Je voulais démarrer avec un outil de production solide et opérationnel dès le début. »
Ouvrir le potentiel aux entreprises
Dans son atelier, Maxime Legros a installé quatre imprimantes à filaments. Cette technologie dite FDM permet de fabriquer des pièces couche par couche à partir d’un fichier numérique. Selon le matériau utilisé et la vitesse d’impression, les applications sont nombreuses : outillages fonctionnels, pièces techniques, prototypes, accessoires, éléments décoratifs… « La seule limite, c’est l’imagination du client », résume-t-il en montrant les différentes pièces qu’il conçoit. Son coeur de cible, ce sont les industriels. Grâce à son expérience passée, il comprend leurs besoins en production : des solutions rapides, fiables et adaptées à des contraintes spécifiques. « Je sais à quel point une pièce cassée ou un outil manquant peut ralentir une ligne de production. Avec l’impression 3D, on peut remplacer ou améliorer une pièce en quelques heures, là où l’usinage classique prendrait des semaines. »
Mais il ne s’interdit pas d’autres secteurs. Les artisans et les architectes représentent deux autres profils qu’il souhaite séduire. Certains l’ont déjà contacté pour des projets précis, comme la fabrication de pièces sur mesure pour des aménagements intérieurs ou des prototypes décoratifs. « Pour les artisans, l’impression 3D est un moyen de gagner en autonomie. Pour les architectes, c’est un outil de présentation et de valorisation de leurs projets. » Pour l’instant, l’essentiel de son activité repose sur trois offres : une formule « express », destinée à ceux qui possèdent déjà un fichier 3D et veulent simplement une impression ; une formule « standard », qui inclut la conception de la pièce ; et une formule « premium », qui ajoute des finitions, de la customisation ou des éléments fonctionnels supplémentaires (vis, aimants, inserts…). « Je fais du sur mesure : chaque commande est différente. »