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Des trains en plus, mais perturbations à prévoir

Transport. Le groupe SNCF a tenu un point d’étape de son vaste plan de travaux pour 2024 qui nécessitera quelques adaptations pour les voyageurs à la rentrée. 382 M€ sont mobilisés en région, pour une modernisation du réseau comme des gares.

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Photo d'Olivier Borely, Olivier David, Maxime Chatard, Michel Neugnot et Sophie Ducordeaux
De gauche à droite : Olivier Borely, directeur du programme « Modernisation de la LGV Paris-Lyon - LGV+ », SNCF Réseau ; Olivier David, directeur de la Dreal ; Maxime Chatard, directeur régional SNCF BFC ; Michel Neugnot, 1er vice-président de la région BFC, en charge notamment des mobilités et Sophie Ducordeaux, directrice du développement des gares de BFC, SNCF Gares & Connexions. (Crédit : JDP)

Le montant total des opérations programmées en BFC pour 2024 par le groupe SNCF est conséquent : 382 M€ (dont 123 M€ co-financés), incluant des modernisations de voies ou de gares, ainsi que la mise en accessibilité de ces dernières. Des travaux qui entraîneront logiquement des perturbations sur le trafic, avec des conséquences que le groupe s’efforce de minimiser - par exemple, en faisant travailler ses équipes la nuit.

Fort de 3.000 km de lignes, point de passage obligé du transport Nord/Sud par la LGV - et desserte à destination de l’Allemagne via Strasbourg et la Suisse par Mulhouse, mais aussi vers l’Espagne via Montpellier et la côte Atlantique à partir de Nevers, la BFC voit passer 1/3 des trains à grande vitesse de France, et possède également un maillage assez fin vers l’ensemble des territoires.

Avec un bémol de taille : la vétusté des équipements qui nécessitent une sérieuse remise à niveau, un « saut technologique », appuie même Olivier Borely, directeur du programme « modernisation de la LGV Paris-Lyon – LGV+ » qui rappelle que cette ligne date déjà de 1981. L’objectif du plan LGV+ est d’augmenter de 25% la fréquence des trains à l’horizon 2030 (passant de 13 à 16 par heure et par sens de circulation aux heures de pointe) sur cet axe le plus fréquenté de France et pour lequel 820 M€, dont 120 M€ financés par l’Union européenne, ont été mobilisés par SNCF Réseau ; la signalisation sera de fait alignée sur les standards européens (european rail traffic management system), la régulation du pilotage de l’ensemble de la ligne centralisée à Lyon et 58 postes d’enclenchement remplacés. La prouesse est que la totalité de ces travaux seront sans conséquence pour les voyageurs hormis une fermeture de la ligne du 8 novembre à partir de 23h au 13 novembre 2024 jusqu’à 4 h. Le TGV Dijon-Paris mettra en moyenne une heure de plus pour effectuer ce trajet.

Côte lignes classiques, la PLM (Paris-Lyon-Marseille), ligne historique reliant la capitale à la côte méditerranéenne, a été mise en service en 1849… un lifting s’impose, qui engage 85 M€ d’investissement sur trois points précis : d’une part, la modernisation des installations électriques entre Aisy-sur-Armançon et Ancy-le-Franc (Yonne), soit le remplacement de 565 poteaux caténaires. Ce chantier, réalisé avec le concours d’un train usine, mobilise 18,3 M€ financés par SNCF Réseau jusqu’au 31 octobre « en dehors de période de pointe », assure la SNCF ; ensuite, le remplacement d’infrastructures sur voies (rails, ballast, traverses) sur 13 km du tracé Les Laumes-Dijon, ainsi que 500 m de tuyauteries dans le tunnel de Blaisy-Bas (35 M€). Un chantier prévu jusqu’au 13 décembre prochain. Enfin, des travaux de modernisation de la gare de Laroche-Migennes (5,8 M€) entraîneront une indisponibilité du réseau du 9 au 13 septembre, du 14 au 18 octobre et six week-end d’opérations spécifiques.

Infographie de la SNCF

Un autre tracé emblématique reliant Besançon (Doubs) à la Chaux-de-Fonds en Suisse dit Ligne des horlogers, poursuit sa mue : 22 km de voies seront renouvelés, de même que plusieurs ouvrages d’art seront confortés et mis aux normes ; les gares de Besançon-Mouillère et Saône seront rendues accessibles, le tout pour un montant global de 53,5 M€ (co-financement État-région-SNCF Réseau). D’autres opérations sont également prévues, telle que la modernisation de la voie entre Nevers et Cosne-Cour-sur-Loire (programme 2024-2025), doublé de la modernisation des gares de La Marche et Tronsanges), entraînant une fermeture de la ligne de 23 h à 6 h en semaine du 9 septembre au 13 décembre 2024 : un chantier conséquent de 106 M€.