Deux Nivernais inventent le lait végétal à diluer

Même avec un recul de 4,9% des ventes (2022) principalement dû à l’inflation, le marché des boissons végétales représente 4,1% du marché du lait en volume – 7,6% en chiffre d’affaires avec 165 millions d’euros en 2022 - dominé pour moitié par le lait de soja et d’avoine.

Un marché sur lequel la jeune société neversoise SOVI compte bien se tailler une part du pot à lait, en lançant les premiers laits végétaux à diluer : « Quand on achète du lait végétal dans un supermarché, il y a 90% d’eau remplie d’adjuvants ; une eau traitée à ultra haute température (UHT) qui, du fait, annihile les effets bénéfiques des céréales. On a au final un lait sans valeur nutritionnelle, et rempli d’adjuvants et qui n’a rien de bio », explique Antoine Poyen, cofondateur de la marque.

Avec sa compagne à la ville et à l’usine, Alice Guyot, juriste de formation, ils ont eu l’idée de créer avec l’aide d’un laboratoire un lait à diluer : « Les céréales sont malaxées jusqu’à obtenir une pâte dont la texture rappelle le miel chaud. Il suffit ensuite de la diluer avec de l’eau pour obtenir un lait. Avec un pot, on reconstitue quatre litres de boisson ». Une boisson qui ne contient ni produits chimiques, ni adjuvants, proposée avec un ajout de sucre ou au naturel.

Une marque 100% française

Outre une conservation de neuf mois à température ambiante, contre une semaine pour les laits industriels, les pâtes à diluer sont aussi issues de l’agriculture française : « On ne veut plus consommer du lait d’amandes qui viennent de Turquie. Il y a une démarche de soutien à l’agriculture française dont nous avons besoin en ce moment ». Les pots sont également fabriqués en France à partir de fibres végétales et donc biodégradables et compostables.

Lancée en 2022, la mise au point de ce procédé aura demandé 18 mois de R&D et 200.000 euros d’investissement, soutenu par la BPI. Désormais installée dans un entrepôt de 250 mètres carrés, SOVI vient de passer le cap : le lancement, le 15 janvier dernier, de ses premières commandes sur la plateforme de crowdfunding Ulule avec un objectif de 200 préventes. Quinze jours plus tard, les commandes ont dépassé le millier de demandes. Son objectif est désormais d’intégrer les étalages des magasins spécialisés bio ainsi que les cafés, hôtels et restaurants.