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Dijon et Besançon unis derrière une même bannière sur les biothérapies

Santé. Après un premier temps le 13 mars, la feuille de route des biothérapies et bioproduction en BFC a été présentée mardi 24 septembre au siège bisontin de la région.

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Photo de Nicolas Paris, Marie-Guite Dufay, Anne Coste de Champéron, Nicolas Soret et Laetitia Martinez
Nicolas Paris, PDG de Gilson et président du cluster BioForward Wisconsin, Marie-Guite Dufay, présidente de région, Anne Coste de Champéron, secrétaire générale pour les affaires régionales auprès du préfet de la région BFC, Nicolas Soret, vice-président de la région en charge de l’économie, Laetitia Martinez, vice-présidente de la région en charge de la recherche. (Crédit : JDP)

Les biothérapies représentent une avancée majeure pour l’avenir de la médecine, offrant des traitements ciblés et personnalisés, capables de guérir des maladies aujourd’hui sans aucune solution thérapeutique, comme certains cancers et maladies inflammatoires. Désormais, près de 60 % des investissements dans les nouveaux médicaments concernent les biothérapies, signe d’une mutation profonde du secteur de la santé. « En bourgogne Franche-Comté et plus particulièrement à Dijon comme à Besançon nous avons des forces considérables pour que ce domaine soit un levier de développement formidable pour notre région », affirme Marie-Guite Dufay.

La BFC possède ainsi des atouts différenciants dans deux domaines de thérapies innovantes : les thérapies cellulaires, tissulaires et géniques (le projet Carla, start-up portée par l’EFS, l’université de Franche-Comté, l’Inserm et le CHU de besançon visant à produire des cellules-médicaments CAR-T contre une forme rare de leucémie mais également le projet Genesis de peau artificielle d’Urgo, les traitements pour les animaux développés par Vetoquinol, et des innovations portant sur les secrétomes ou le microbiote). Un autre domaine de spécialisation en région concerne la théranostique, dont sont issues les RIV (radiothérapie interne vectorisée) developpées au centre anti-cancer Georges François Leclerc à Dijon qui permettent des traitements personnalisés en oncologie.

Par ailleurs, la région dispose également de technologies disruptives assez unique. Un bon exemple est RD Biotech, à Besançon, seul fournisseur français d’ADN plasmidique, matériel indispensable pour réécrire le programme des cellules modifiées. Chematech, à Dijon est un autre fleuron : issu du laboratoire ICMUB, il fabrique les grilles qui enserrent les charges radioactives attachées à des anticorps pour former des RIV.

Enfin, le passé industriel microtechnique franc-comtois permet d’industrialiser l’infiniment petit. « Historiquement on produisait des montres aux mécanismes ultra-précis, aujourd’hui on produit des automates qui trient et modifient des cellules à l’échelle nanométrique, évoque la présidente. Nous avons des marchés littéralement mondiaux devant nous et pourtant, j’ai constaté que malgré cette ardeur nous n’arrivions pas à gagner en visibilité nationale, que Dijon et Besançon évoluaient dans des systèmes parallèles mais travaillaient peu ensemble ».

Évaluer par Bruxelles

C’est pourquoi, la région a souhaité lancé, en mars à Dijon, avec le préfet, en appui du volet santé du programme France 2030, une feuille de route des biothérapies avec deux enjeux : faire émerger au niveau industriel ses médicaments du futur à coût minoré pour les patients et construire une filière régionale robuste assise sur ses compétences à même de placer notre région sur la carte nationale des biothérapies. Ce mardi 24 septembre, à Besançon, c’était le temps de la restitution de ses assises qui ont vu travailler 150 participants (chercheurs, chefs d’entreprise, soignants, enseignants et acteurs économiques) pour donner le jour à une trentaine d’actions concrètes à déployer et qui seront présentées au vote des élus régionaux en octobre prochain. « Jusqu’ici on partait de manière boiteuse, chacun de son côté. Aujourd’hui, on avance groupé derrière une même bannière, une marque commune... tout l’enjeu sera de rester groupé », argue la présidente de région tout en indiquant que la suite se passera à Bruxelles « où nous ferons évaluer notre projet et où nous chercherons à obtenir des financements (Horizon Europe et Interreg) ».

Sur ce dernier volet, la région a également annoncé l’apport de 15 M€ supplémentaire dans son plan d’investissement pour accompagner le passage de l’EFS en établissement de phase 3 (production de médicaments). Côté France 230, la BFC a déjà reçue 10 M€ d’aide pour la bioproduction de médicaments innovants.