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Élisa Cherrier souhaite « réparer » la mode

Mode. Une entreprise spécialisée dans la réparation d’articles de mode via des solutions numériques a vu le jour à Longvic en avril, son nom : Mend Me, soit répare-moi en Anglais.

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Photo d'une réparation d'articles de mode
(Crédit : JDP)

À la fois atelier physique de réparation d’articles de mode et plateforme web, la jeune entreprise Mend Me est née de la volonté d’Élisa Cherrier de rendre le monde de la mode plus durable. Diplômée de l’Institut textile et chimique (Itech) en tant qu’ingénieure textile et manager de projets d’innovation, elle a travaillé pour de grands noms comme Vuitton, Berluti, Hanes France (Dim)... « J’ai également été deux ans responsable qualité chez Balzac Paris. Nous avions une politique de remplacement par du neuf de tous nos retours clients, ce qui représentait un investissement conséquent pour l’entreprise sans parler du coût environnemental. J’ai alors proposé l’idée de mettre en place un service de réparation qui reposerait sur un partenariat avec un artisan travaillant dans le textile et la maroquinerie, mais j’ai échoué à trouver le candidat idéal. Je n’avais pour autant pas envie de mettre ce projet à la poubelle, convaincue qu’il y avait là matière à faire bouger les lignes dans notre manière de consommer la mode. Je me suis alors lancée à mon compte en donnant naissance à la start-up Mend Me en février de cette année », raconte Élisa Cherrier.

Le marché de la réparation de vêtements et d’accessoires (chaussures, sacs...) est en plein essor, mais les sociétés sont actuellement représentées par des artisans locaux qui ont toujours existé, généralement limités à un seul domaine d’expertise et qui n’ont pas pris le tournant de la transition numérique. Ils ont donc un réseau limité à une clientèle de proximité. Ce que propose Mend Me c’est de dépoussiérer cela par un concept de digitalisation de la réparation extrêmement simple : « Les clients passe commande en ligne via un outil innovant qui, par le biais de quelques questions sur la nature du défaut, leur communique le prix à payer pour sa réparation. Après paiement en ligne, ils nous envoient leurs articles, soit en les déposant dans un point relais (nous avons tissé un partenariat avec Mondial Relais), soit chez nos partenaires (Ann’ mode à Dijon), ou directement dans notre atelier de Longvic. Nos artisans qualifiés s’occupent des retouches, de l’entretien et des réparations à effectuer avant de les renvoyer au point relais initial, ou nous les tenons à disposition à l’Atelier suivant le choix du client », explique la fondatrice qui a ouvert son atelier en avril et comptera trois salariés début juin.

Mend Me entend cibler à la fois les professionnels en BtoB et BtoBtoC et les particuliers en BtoC. L’entreprise vise ainsi les marques de mode qui souhaitent promouvoir la durabilité et agir sur leur impact environnemental tout en fidélisant leur clientèle grâce à un service qui a du sens, les boutiques en local comme Caractère d’homme et La Boutique à Dijon, les entreprises qui utilisent des vêtements professionnels ou souhaitant mettre en place une conciergerie au sein de leurs locaux ou encore des fédérations sportives qui pourront proposer un service de réparation de leurs tenues aux adhérents. « Étant moi-même cavalière, j’ai déjà contractualisé avec des clubs d’équitation et nous avons été sollicités par une association d’escrime ». Soutenue par la CMA, le réseau entreprendre Bourgogne, dont elle est lauréate, France Active, Initiative Côte-d’Or, les Docks numériques et l’AER BFC, la start-up aura nécessité un investissement total de 120k€.