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« En BFC, nous n’avons pas peur des usines »

Région BFC. L’Agence économique régionale (AER) de BFC a récemment officialisé un changement de gouvernance, marquant le retour d’Arnaud Marthey à sa présidence. Ce changement est l’occasion pour la région de réaffirmer la centralité de l’action économique, ainsi que le rôle incontournable de l’AER, considérée comme le « bras armé » de la collectivité pour le développement territorial.

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Jérôme Durain, président de la région BFC et Arnaud Marthey, nouveau directeur de l’AER BFC. (Crédit : JDP)

Présent, lundi 3 novembre dans les locaux de l’entreprise bisontine Cryla, sous-traitant industrielle multi-technologique, dans le cadre du conseil d’administration de l’AER Jérôme Durain, président de la Région BFC, a souligné l’importance cruciale de cette agence, créée le 1er octobre 2017, dans un contexte économique incertain. « Pour la région, le développement économique n’est pas accessoire. Il est au contraire centrale et c’est un axe de force de notre action qui est même au coeur des préoccupations régionales parce que sans développement économique, sans action économique puissante, tout le reste est littérature. Cette réalité est d’autant plus pregnante dans la période de mutation que nous connaissons aujourd’hui. Dans ce contexte, l’AER est un levier puissant, un outil indispensable pour conserver notre place dans le paysage national et européen, pour aider à l’émergence de nouvelles filières, tout en consolidant celles déjà existantes ». Pour la région, soutenir l’économie, c’est ainsi répondre à des enjeux de cohésion sociale et territoriale, de souveraineté et d’indépendance et même de transition énergétique et climatique.

Pour ce faire, la région développe une palette d’outils complète pour accompagner les entreprises régionales. De la création à l’internationalisation, du capital-risque à la relocalisation en passant par la réindustrialisation, la collectivité intervient à tous les stades de l’entrepreneuriat. Majoritairement sous forme d’avances remboursables (20 M€ en 2024), ces fonds contribuent pleinement au développement de l’activité économique et de l’emploi sur les territoires. Et avec l’appui stratégique de l’AER BFC, la région entend stimuler l’activité, attirer les investisseurs et renforcer l’emploi local. « Depuis sa création l’AER a contribué aux bonnes performances de notre région en termes d’investissements directs étrangers. Dans un contexte national morose l’investissement des entreprises, affiche aujourd’hui des chiffres qui témoignent de la bonne résilience économique de la BFC. Le PIB régional a augmenté de plus de 4 % en un an, atteignant 91 Mds €. La région se positionne comme la troisième région exportatrice en France, affichant un excédent de plus de 2 Mds € sur sa balance commerciale régionale. »

Le président Durain a également insisté sur la fierté industrielle qui caractérise le territoire : « Quand les entrepreneurs viennent, ils nous demandent : “Est-ce qu’une usine ça vous gêne ?” Je leur réponds qu’ici en BFC, les usines, ça fait partie du paysage, ça fait partie du territoire, ça fait partie de nos atouts et donc je crois qu’il faut que nous continuons à nous battre pour promouvoir l’industrie en BFC. L’industrie c’est notre avenir, c’est un objet de fierté. »

Innovation, compétence, foncier : axes majeurs de l’aer

Lors de ce conseil d’administration l’AER s’est choisi un nouveau président en la personne d’Arnaud Marthey. Premier président de l’AER à sa création en 2017, il succède ainsi à Jean-Claude Lagrange. Conseiller régional délégué à l’intelligence économique, à l’innovation et au transfert de technologie, il est également maire Baume-les-Dames, dans le Doubs depuis 2014. « Sous la présidence de Jean-Claude Lagrange, l’AER a su se hisser au rang d’acteur incontournable de l’accompagnement économique des entreprises et des territoires. Je sais pouvoir compter sur Arnaud Marthey pour poursuivre et amplifier ce travail de mobilisation positive avec nos partenaires du côté de l’État (administrations, BPI, Business France), des collectivités (EPCI) et des réseaux professionnels (CCI, CMA) », affirme Jérôme Durain.

« Aujourd’hui je reviens au sein d’une AER plus mature qui compte comme actionnaires 86 EPCI sur les 113 de la région, appuie Arnaud Marthey. C’est la force d’un collectif. Et ce travail collaboratif est un indéniable facteur d’attractivité. Souvent au moment de choisir où s’installer les entreprises comparent les régions et ce qu’elle nous disent de la BFC, c’est qu’ici, il y a un collectif, on travaille tous ensemble, les territoires, l’État, les pôles de compétitivité... Cette donnée rassure beaucoup. C’est un fait qui ressort dans le choix des dernières installations qui ont été confirmées ».

Le nouveau président a ensuite évoqué de nouvelles priorités de travail pour l’AER. L’une d’elles est l’investissement dans l’innovation et les compétences, notamment autour de l’intelligence artificielle, « essentielle pour une région industrielle tournée vers l’avenir ». Un autre axe majeur est la question de la maîtrise du foncier dans le cadre de la transition écologique. « La BFC est l’une des régions ayant le meilleur outil de connaissance du foncier. Cela doit nous permettre de répondre au défi de l’installation rapide des entreprises, explique Arnaud Marthey. Nous avons 1.600 hectares de zones d’activité dont 860 hectares de friche économique identifié sur la région... Notre objectif est de rendre immédiatement disponibles à l’installation 1.200 hectares ! ».

Par ailleurs, l’AER continuera de soutenir les filières stratégiques définies par la région, telles que le luxe, le nucléaire (non-destructif), la microtechnique et l’hydrogène. « Nous accompagnerons notamment les entreprises vers plus de robotisation pour faire face aux dark factories chinoise sans aucun salariés.Dans l’automobile le dispositif d’accompagnement Fima est reconduite pour une deuxième feuille de route.La première était dotée de 24 M€ sur trois ans, et a permis de rencontrer plus de 200 entreprises. Cette fois, 30 M€ de crédits sont alloués pour la période 2025-2027, afin d’accompagner la diversification, la formation et l’évolution des outils de production », détaille Jérôme Durain.