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Ensmm Besançon : une nouvelle identité pour affirmer ses ambitions

Technologie. Jeudi 14 avril, l’École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (Ensmm) de Besançon lançait officiellement sa marque Supmicrotech pour affirmer pleinement son ambition de devenir une école d’excellence européenne des microtechniques et microtechnologies.

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L’École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (Ensmm). DR

À l’École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques (Ensmm), on cultive l’art du timing, rien d’étonnant toutefois pour cette école de la précision et de l’infiniment petit. En 1902, celle qui s’appelait alors le « laboratoire de chronométrie » de Besançon diplômait son premier ingénieur. Devenu Institut de chronométrie et de micromécanique en 1927, puis école nationale supérieure de chronométrie et de micromécanique de Besançon (ENSCMB) en 1961 et enfin Ensmm en 1980, cette école publique d’ingénieurs a diplômé plus de 7.800 élèves en 120 ans. Un anniversaire propice au nouvel élan que l’institution vient de concrétiser par la création de la marque Supmicrotech, étendard de son excellence dans le domaine des microtechniques et microtechnologies.

« Les microtechniques et ses métiers associés manquent de visibilité en dehors de notre territoire, la marque Supmicrotech, additionnelle au nom de l’établissement, vise à améliorer les choses, à augmenter l’attractivité de ces disciplines et à offrir à notre école plus de lisibilité dans l’environnement particulièrement concurrentiel de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Aujourd’hui, nous sommes classés dans le premier tiers des écoles d’ingénieurs, demain, nous souhaitons être dans le premier quart, explique Pascal Vairac, directeur de Supmicrotech-Ensmm. L’enjeu pour nous n’était pas de changer de nom mais d’y associer une marque. Il fallait qu’elle puisse asseoir la dynamique de l’école et légitimer notre positionnement d’acteur majeur des microtechniques. Notre ambition : être l’école de référence en Europe dans ce domaine ».

Partenariats renforcés

Né de la mécanique horlogère, chère au territoire bisontin, l’établissement, seule école d’ingénieurs spécialisée dans les microtechnologies et microtechniques de France, n’a cessé d’évoluer offrant à ses 800 élèves toujours plus de débouchés : automobile, aéronautique, spatial, métallurgie, luxe, horlogerie, énergie, biomédical... avec un taux d’insertion professionnel de 93 % (et 7 % de poursuite d’études), qui place Supmicrotech-Ensmm dans les premiers rangs français.

« Devenue établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel (EPCSCP) en 2018, puis accédant aux responsabilités et compétences élargies (RCE) en matière financière et de ressources humaines, l’école bisontine a aujourd’hui toutes les cartes en main, en matière d’autonomie et de reconnaissance, pour moderniser la structuration et le fonctionnement de l’établissement afin d’affronter les grands défis à venir », affirme le directeur qui souhaite notamment dynamiser les relations partenariales de l’école, notamment en impliquant davantage les industriels dans la vie de l’établissement.

Huit partenariats d’envergure existent déjà avec des entreprises de renommées internationales : Alten, Axon’cable, la marine nationale, Orano (ex Aréva), Ropsi, Schrader Pacific, Stanley Black & Decker, Sonceboz-MMT. « La prochaine étape marquante sera la signature d’ici à trois ans de trois chaires industrielles, en lien avec le laboratoire partagé Femto-St et le CNRS, lance Pascal Vairac, expliquant : une chaire industrielle signifie, pour une entreprise, mettre une de ses problématiques au cœur d’un cursus ou d’une option, et soutenir la création d’une équipe de recherche dans le même objectif ». Côté académique l’école, partenaire des Arts & Métiers, dispose d’une soixantaine d’accords de coopération internationale et de 16 doubles diplômes avec des universités étrangers. « Un des enjeux stratégiques à l’horizon 2040 est de renforcer ses partenariats d’excellence avec des universités et des écoles de rang mondial grâce notamment à des cours et des cursus adaptés en anglais pour attirer les meilleurs élèves ».

Ingénieurs éthiques

Sur le volet international, Supmicrotech-Ensmm a rejoint la Communauté du savoir (CDS) de l’arc jurassien, pour renforcer ses liens avec la Suisse. Au niveau national, elle projette de s’adosser à des réseaux d’excellence sectoriels ou thématiques comme Polyméca. En local, l’école, membre fondateur de l’Université de Bourgogne Franche-Comté (UBFC) s’inscrit pleinement dans une stratégie de site et travaille en symbiose avec le Pôle des microtechniques (PMT), l’Institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC) spécialisé dans le bio-médical et l’université dans son ensemble.

« L’autre plus-value de notre marque réside dans sa vision de l’avenir, portée par la direction et partagée par les personnels et les élèves. Le leitmotiv « Au cœur du futur, précisément » a ainsi été défini comme signature de notre marque. Par ailleurs, une véritable dimension environnement réside intrinsèquement dans les microtechniques pour fabriquer des dispositifs plus légers, plus intelligents et moins énergivores, pour optimiser l’utilisation de matières premières... Nous avons ainsi à cœur de former des ingénieurs engagés, polyvalents et experts en microtechniques ».

Anne Vignot, président de Grand Besançon Métropole et maire de la ville (à gauche) et Laurent Deschamps, président du Pôle des microtechniques (PMT) étaient présent pour le lancement de la marque Supmicrotech, jeudi 14 février au côté de Pascal Vairac (au centre), directeur de Supmicrotech-Ensmm. JDP

Pour mener à bien tous ses ambitieux projets, l’école bénéficie notamment du soutien de Grand Besançon Métropole, de la région et de l’État via du contrat de plan État-région et du plan de relance avec 900.000 euros accordés pour la réhabilitation des actuels locaux et près de quatre millions d’euros fléchés dans la construction d’un tout nouveau bâtiment pour répondre aux ambitions de croissance de Supmicrotech-Ensmm. Par ailleurs, l’école dispose de 20 millions d’euros de budget annuel et de sept à huit millions d’euros par an de ressources propres. Des ressources financières que l’institution entend développer par une augmentation des partenariats avec les partenaires industriels et par une augmentation des formations par l’apprentissage en lien avec les besoins des industriels.

« Aujourd’hui, en accédant au RCE, nous avons la possibilité de recruter des enseignants contractuels, ce qui devrait nous permettre de former 200 apprentis par an, au lieu des 150 actuels. Cette stratégie de montée en puissance de l’apprentissage, qui répond à une forte demande des entreprises, se fera en partenariat avec l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), développe le directeur. Enfin, nous venons de lancer une fondation Supmicrotech, pour travailler sur les mécénats, mobiliser des fonds pour des projets qui nous tiennent à cœur, où pour aider à la mobilité internationale de nos élèves, par exemple... ».