Eviosys développe une alternative aux couvercles plastiques
Packaging. Le spécialiste de l’emballage métallique basé à Châtillon-sur-Seine ne cesse d’innover sur le champ du contenant alimentaire durable. Sa dernière production, baptisée Horizon, permet d’obtenir une boîte mono-produit 100 % recyclable.
Avec ses 190 employés et sa quarantaine d’intérimaires supplémentaires, c’est le premier employeur du Châtillonnais. Implanté à Châtillon-sur-Seine depuis 1957, l’usine spécialisée dans le packaging métallique est un véritable fleuron de l’industrie locale dont les innovations rayonnent à l’international. « Chez nous, il y a autant de femmes que d’hommes et certains de nos collaborateurs se “transmettent” un poste chez Eviosys sur trois générations », se félicite Gregory Denis, responsable du site côte-d’orien, une usine qui appartient à un groupe mondial comptant 43 unités dans 17 pays, réalisant un chiffre d’affaires de 2,41 Mds€ et employant 6.300 personnes.
Le site bourguignon s’illustre sur deux marchés principaux : les boîtes de lait infantile (70 % de la production), dont les premières ont été produites en 1987 et qui nécessitent de hauts standards de sécurité alimentaire et d’hygiène, et les emballages promotionnels pour les secteurs de la cosmétique, du café, du thé, des biscuits et du champagne.
C’est notamment à Châtillon-sur-Seine qu’est née, en 1991, l’iconique “conserve” de parfum d’un célèbre couturier amateur de marinières. « Sur le lait infantile, nous sommes une référence à l’international. Au national, nous avons récemment signé un accord avec la marque française Les petits culottés, qui jusqu’ici était connue pour la vente par abonnement de couches pour bébé fabriquées en France et qui propose maintenant un service similaire sur le lait en poudre », dévoile Éric Imgardin, responsable développement nouveaux produits chez Eviosys. Plusieurs centaines de millions de produits sortent chaque année de l’usine de 25.000 m2, riche de 37 lignes de production.
C’est aussi qu’est centralisé le centre de R&D du groupe pour le développement de nouveaux produits. « Le fait que Châtillon-sur-Seine soit loin de tout a donné à ce site une culture de la “débrouille” et de l’agilité qui a conduit à la mise en place d’un bon nombre d’innovations comme le système Ecopeel d’ouverture facile des boîtes de conserve grâce à une simple languette. Une solution qui permet également de vider complètement le contenu et de lutter ainsi contre le gaspillage alimentaire, assure Éric Imgardin. On peut également citer Eviolink : marquage d’un QR-Code sur l’emballage offrant traçabilité, sécurité anti-contrefaçon et communication individualisée ; le micro-embossage de texte Braille ; Orbit : un système de bouchon avec un anneau qui réduit la force musculaire nécessaire à l’ouverture du contenant pour les personnes âgées notamment ou encore le marquage à chaud qui crée une infinité d’effets et d’illusions ».
Toutes ses avancées se sont accompagnées d’importants investissements dans le parc machines, dont les plus récents représentent une enveloppe de 870 K€ (matériel barcoding, machine de nettoyage à ultrason, ou encore unité prépresse pour la réalisation de nouveaux décors sous 48 heures. « Notre réactivité et notre capacité à répondre aux attentes de nos clients, voire de les anticiper, est un autre de nos points forts. En ayant intégré à la fois notre propre ligne de découpe à façon des bobines de métal et notre propre agence de design, nous sommes en mesure d’aller très vite dans la réalisation d’un prototype ou dans la création d’une nouvelle machine à même de relever un défi inédit en vue de la mise en place d’une nouvelle ligne de production, en moins de trois mois, en réponse à une demande spécifique d’un client ».
Le groupe Éviosys est très mobilisé sur la question environnementale : « nous sommes d’ailleurs en avance de quatre ans sur nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre avec -20 % économisé en 2023 par rapport à 2020, ce qui était le niveau ciblé pour 2027. Nous avons ainsi redéfini notre trajectoire avec un palier à -50 % pour 2030 et le zéro impact pour 2050 », précise Gregory Denis.
Des engagements qui prennent également corps dans la conception même des produits. « Pour lutter contre la prédominance du plastique, notamment présent dans les inserts dédiés au calage des produits dans les boîtes, nous avons développé une solution à base de mycélium (champignon) nourrie par des déchets. Avec Horizon, nous nous sommes attaqués à la question des couvercles en plastique de suremballage de nos boîtes métal. Cela a nécessité deux ans de développement et la création d’un outillage spécial pour obtenir un couvercle métal de seulement 5,8 grammes, offrant une réduction de 60 % des gaz à effet de serre nécessaires à sa production par rapport à un couvercle classique. Cette solution permet d’anticiper la future réglementation visant le tout recyclable d’ici 2030, notamment par le biais d’emballage mono-produit », affirme Gregory Denis qui espère également adresser le marché des tubes de biscuits jusqu’ici en carton et plastique.