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Flexy, la solution rail-route pour relancer les petites lignes

Transport. Une navette électrique qui quitte les rails des lignes non exploitées pour rejoindre le réseau routier et desservir les communes rurales, c‘est ce que s’apprête à tester la SNCF entre Autun et Étang-sur-Arroux en partenariat avec Michelin.

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  • Photo d'une navette Carflex
    Les navettes Carflex peuvent circuler à la fois sur les rails et sur routes grâce à un système de roues innovants conçu par Michelin. Les navettes pourront également se croiser sur des carrefours aménagés spécialement en lieu et place des anciennes zones de passages à niveaux. (Crédit : Capture d’écran groupe SNCF)
  • Photo des navettes Carflex
    Les navettes Carflex peuvent circuler à la fois sur les rails et sur routes grâce à un système de roues innovants conçu par Michelin. Les navettes pourront également se croiser sur des carrefours aménagés spécialement en lieu et place des anciennes zones de passages à niveaux. (Crédit : capture d’écran groupe SNCF.)
  • Démonstration du fonctionnement d'une navette Carflex
    Les navettes Carflex peuvent circuler à la fois sur les rails et sur routes grâce à un système de roues innovants conçu par Michelin. Les navettes pourront également se croiser sur des carrefours aménagés spécialement en lieu et place des anciennes zones de passages à niveaux. (Crédit : capture d’écran groupe SNCF)

Sur les 3.076 km de voies que compte le réseau ferré de Bourgogne Franche-Comté, SNCF Réseau est le propriétaire de 693 km de lignes non circulées. Au niveau national, cela représente 5.700 km de petites lignes majoritairement à voie unique... Ces emprises ferroviaires, sur lesquelles les circulations commerciales ont cessé, peuvent néanmoins connaître une deuxième vie.

Une réflexion commune a ainsi été engagée entre SNCF Réseau Bourgogne Franche-Comté, la région Bourgogne Franche-Comté et les élus locaux concernant un projet de navette autonome sur la ligne Étang-sur-Arroux /Autun fermée aux circulations depuis juillet 2020. Cette ligne, d’environ 20 km, offre un potentiel de trafic trop faible pour justifier une desserte purement ferroviaire. « En 2021, un consortium de partenaires piloté par notre groupe a vu le jour (les régions Bretagne et Bourgogne Franche-Comté, la SNCF, Michelin, le constructeur de véhicule Milla Group et l’institut de recherche du ferroviaire Railenium, ndlr) afin de développer une solution de mobilité collective innovante et flexible, associant le rail et la route pour un maillage plus fin des territoires ruraux, afin de donner à moindre coût une seconde vie aux lignes qui ne sont plus exploitées, tout en supprimant les passages à niveau », explique Nathalie Peigne cheffe de projet Flexy du groupe SNCF. « Ce travail s’inscrit dans notre volonté de dévolopper des solutions de mobilités collectives et inclusives pour offrir partout de réelles alternatives à la voiture individuelle, affirme Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF, dans le dernier rapport d’activité innovation de l’entreprise. L’objectif est de doubler la part modale du ferroviaire avec à la clé un service de plus en plus compétitif ».

« Cette accélération de l’innovation dans notre secteur prend notamment corps au sein du Conseil d’orientation de la recherche et de l’innovation ferroviaire (Corifer), qui a établi une feuille de route des projets d’innovation prioritaires afin d’orienter le plan d’investissement France 2030, développe Carole Desnost, vice-présidente Technologies Innovation et Projets du groupe SNCF. C’est ainsi que de très nombreux projets ont pu être déposés suite à l’Appel à manifestation d’intérêt (AMI) dédié à l’innovation ferroviaire, lancé par l’État en juin 2023 ». Pensé pour les lignes ou tronçons de lignes de 30 km comptant au moins cinq gares et un potentiel moyen de 300 à 500 voyageurs quotidiens, le système Flexy fait partie du lot et repose sur quatre éléments : une navette électrique à roues double fonction rail-route baptisée Carflex, une infrastructure et une maintenance allégées, un système d’exploitation et une supervision adaptés et un cadre réglementaire spécifique.

Une mise sur ails et sur route en 2027

En 2023, un premier protype disposant d’un investissement de 15 M€ en réponse à l’AMI et construit par Milla et Michelin sur la base d’un véhicule utilitaire Renault Master, dont la liaison au sol a été modifiée pour accueillir les roues double fonction, a circulé sur un tronçon de ligne fermée en Bretagne, entre Rosporden et Concarneau. Objectif ? Dérisquer les roues double fonction, brevetée par Michelin et faire des essais d’insertion sur les plateformes de transition rail-route. « Ces roues permettent à la fois d’assurer la desserte routière des communes situées à proximité de la voie ferrée, de franchir les passages à niveau transformés en carrefours routiers et de densifier la desserte avec la création de zones de croisement », détaille Nathalie Peignet.

Les prochains tests se dérouleront sur la ligne Autun / Étang-sur-Arroux en début d’année prochaine avec, cette fois, les premiers véhicules de série pour une mise sur le marché prévue pour 2027. L’objectif est de proposer huit à dix allers-retours par jour sur cette ancienne ligne bourguignonne. D’une capacité maximale de 14 places assises et accessibles aux personnes à mobilité réduite, la navette carflex disposera également d’un aménagement modulable afin de proposer, selon les besoins, l’emport de vélos et des solutions de micro-fret. Avec ses 3,5 tonnes, Flexy entre dans la catégorie des « trains très légers » et peut fonctionner automatiquement, même si pour des raisons de sécurité il y aura toujours un conducteur à bord.

Les véhicules, conçues pour circuler à une vitesse d’au moins 70 km/h sur rail et 80 km/h sur route, seront alimentés par des batteries électriques leur conférant une autonomie de 200 km. « Les coûts de maintenance de l’infrastructure sont sensiblement réduits (-50% par rapport à une ligne locale classique) puisque la solution Flexy ne comptent plus de passages à niveau et d’aiguillages ; les seuls équipements sont des stations et des quais légers à l’usage des voyageurs », ajoute Nathalie Peignet.

Le volet innovation de la SNCF en chiffres

  • 22 dossiers déposés dans le cadre de l’AMI Corifer 2023 par le groupe SNCF avec ses partenaires industriels et académiques.
  • 1.023 brevets en vigeur.
  • 46 doctorants.
  • 25 dépôts de brevets.
  • 16,27 M€ de crédits impôt recherche 2023, dont 5,33 M€ pour la SNCF, 5,34 M€ pour SNCF Voyageurs et 2,39 M€ pour SNCF Réseau.