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Flyingreen Academy : l’école de pilotage qui veut voler plus vert

Yonne. La Flyingreen Academy ouvre ses portes avec une ambition claire, former en moins de deux ans des pilotes de ligne, tout en réduisant l’empreinte écologique de chaque heure de vol.

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Le simulateur permet aux utilisateurs de voler aux quatre coins du monde grâce à une énorme base de donnée. (Crédit : JDP.)

Installée à Branches dans un bâtiment flambant neuf, la Flyingreen Academy affiche d’emblée sa volonté d’être une école moderne. Le lieu, pensé dès l’origine pour la formation aéronautique, est conçu pour fonctionner sans papier, les élèves disposent d’iPads pour suivre les cours, consulter la documentation technique et planifier leurs navigations. Les salles de briefing, lumineuses et modulables, sont équipées d’écrans haute définition pour projeter cartes, données météo ou plans de vol. Des casiers électroniques permettent aux stagiaires de stocker leur matériel et de retrouver automatiquement leurs fichiers, tandis que les instructeurs disposent de bureaux dédiés et d’une salle de réunion pour débriefer les vols ou préparer les séances au simulateur. « Nous voulons une école zéro papier et totalement moderne », insiste Pascal Frochot, qui a imaginé l’ensemble comme un véritable hub numérique.

Au coeur de ces installations trône la pièce maîtresse : un simulateur de vol grandeur nature. Cet équipement, d’une valeur estimée à plus de 200.000 €, reproduit avec un réalisme saisissant la quasi-totalité des situations aériennes. L’appareil peut simuler vents violents, givrage, orages ou brouillard dense, mais aussi générer des pannes moteurs ou des défaillances de systèmes de navigation. Les écrans panoramiques offrent une vision à 180 degrés, et les vérins hydrauliques restituent les vibrations et les sensations de décollage ou d’atterrissage. Les élèves peuvent s’exercer au décrochage, à la remise de gaz ou aux approches par visibilité minimale, autant de scénarios impossibles – et dangereux – à reproduire en vol réel. « L’objectif est d’entraîner nos stagiaires à toutes les configurations, pour qu’aucune situation ne les surprenne en compagnie », explique le directeur.

Un cursus progressif et immersif

L’admission se fait sur évaluation : tests de mathématiques, de physique et d’anglais, puis entretien pour mesurer la motivation – un critère décisif. La première promotion, limitée à six élèves, doit débuter mi-octobre, une fois les validations administratives obtenues. Le coût global de la formation, 98.500 €, reste compétitif face aux grandes écoles privées françaises, tout en incluant l’ensemble des modules, hors tests finaux. Avec son approche alliant technologie de pointe, pédagogie progressive et responsabilité écologique, la Flyingreen Academy entend former une nouvelle génération de pilotes, conscients que l’aviation du futur devra être aussi respectueuse de la planète que performante dans les airs.

(Crédits : JDP)

La formation intégrée ATPL s’étend sur environ vingt-deux mois, jalonnée d’étapes précises. Particularité de l’école : les élèves commencent par trois mois de pratique – 45 heures de vol et dix de simulateur – afin de décrocher l’équivalent d’un brevet de pilote privé. « C’est essentiel de comprendre le vol avant d’aborder la théorie », souligne Pascal Frochot. Suit un bloc théorique de neuf à dix mois, souvent effectué à l’étranger – Varsovie ou Lituanie – ou dans des centres partenaires en France (Toulouse, Cannes, Rungis). Les cours, intégralement en anglais, couvrent météorologie, aérodynamique ou réglementation internationale, pour un total d’environ 750 heures. L’immersion linguistique, indispensable dans l’aviation civile, prépare les futurs pilotes à travailler partout dans le monde. De retour à Branches, les élèves enchaînent six à sept mois de perfectionnement : vols de nuit, pilotage aux instruments, qualification bimoteur et module MCC (Multi Crew Cooperation) sur simulateurs Airbus ou Boeing. La formation s’achève par un stage en compagnie aérienne et un vol d’observation en ligne, une expérience rarement proposée ailleurs. À l’issue, les diplômés disposent d’environ 170 heures de vol, prêts à obtenir une qualification de type – Airbus, Boeing ou ATR – et à rejoindre une compagnie.