Entreprises

Guider les entreprises dans une transition imposée

Côte-d’Or. Le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne s’est associé à trois autres caisses pour réaliser un baromètre de la transition énergétique des entreprises. Les résultats montrent une méconnaissance des directives alors que la démarche peut s’avérer bénéfique.

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Légende : Une table ronde dédiée à la CSRD a mis en lumière les atouts de la démarche pour les grandes entreprises. (Crédit : JDP.)

65 % des entreprises interrogées dans le cadre du baromètre de la transition énergétique des entreprises porté par le Crédit Agricole Champagne-Bourgogne, trois autres caisses régionales et le CSA déclarent ne pas connaitre la directive européenne CSRD. Cette dernière porte sur la publication d’informations relatives aux impacts et enjeux de durabilité des grandes entreprises. La tonnellerie François Frères a initié cette démarche. « Cela nous a apporté une richesse d’informations qui nous a conduit à publier notre premier rapport de durabilité. Nous avons tiré beaucoup d’enseignements de la CSRD et nous travaillons sur notre feuille de route RSE pour les trois ans à venir » a souligné Philippe Maesen, responsable RSE du groupe qui emploie 1600 salariés.

Cette directive européenne vise à évaluer les impacts d’une entreprise sur différents enjeux. « Ce travail fastidieux nous a demandé un an. » Un travail autour de la données physiques, et non seulement monétaire, qui, au-delà de la CSRD, dresse un état des lieux indispensable pour qu’une entreprise dresse son bilan carbone afin d’établir ensuite un plan de transition. Le bilan aboutit à une gradation sur la facilité d’impact en prenant en compte le coût et la difficulté d’implémentation.

Une boussole qui pousse à agir

Véritable exercice réglementaire, la CSRD se veut particulièrement exhaustive car elle traite aussi bien les enjeux environnementaux, que sociaux et sociétaux. « C’est une boussole, un outil pour établir un plan d’actions qui nous permis d’identifier une vingtaine d’enjeux et des objectifs chiffrés. » Biodiversité, économie circulaire, sécurité et santé à travers la formation ou encore la préservation du savoir-faire mais aussi la gouvernance ont été prises en compte. Pour les intervenants, la directive CSRD interroge aussi sur le coût de l’inaction. Selon eux, un euro investi évite sept euros de dépenses ultérieures. « Nous devons être modeste sur notre capacité à entrainer nos fournisseurs mais on peut trouver des leviers communs pour construire avec eux. Nous travaillons avec des TPE et PME qui n’ont pas les clés de lecture. » D’après le baromètre de la transition énergétique, 53 % des entreprises n’ont réalisé ni audit énergétique ni bilan carbone au cours des trois dernières années.